Marianne et le garçon noir
de Léonora Miano

critiqué par Colen8, le 12 décembre 2017
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Sous le signe de la violence
Leur talent littéraire à chacun et chacune n’est pas la moindre raison de lire leurs contributions à ce collectif sur l’homme noir au sein de la République, plus précisément sur sa masculinité réelle ou fantasmée. Ils sont dix, enseignants universitaires, comédiens ou rappeurs, les uns grandis aux Antilles, d’autres venus avec leurs parents au début des indépendances, deux d’entre eux seulement francophones, enfin une poétesse afro-américaine. Elles et eux sont militants, engagés afin de ramener l’Afrique à sa grandeur, sa richesse, sa spiritualité, sa dignité. Elles et eux expriment la violence ressentie par le simple fait de leur peau sombre, l’impossibilité physique de se rendre invisibles dans la foule. Elles et eux souffrent des stéréotypes de l’esclavage et de la colonisation qui leur sont jetés à la figure aujourd’hui encore par ces autorités d’un pays qui se dit accueillant à la diversité, dont ils se pensent en droit d’attendre justice et égalité, peu enclin à admettre certaines dérives dénoncées par les médias et les réseaux sociaux.