Le goût du bleu
de Auteur inconnu

critiqué par Veneziano, le 21 novembre 2017
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
L'anthologie d'une couleur devenue marquante
En Occident, le bleu a progressivement supplanté le rouge comme couleur de prédilection. Une influence germanique en ce sens a remplacé le goût hérité de Rome en la matière, à partir du XIIème siècle, comme le montre Michel Patoureau, célèbre historien des couleurs. Aussi l'adjectif allemand "blau" utilise-t-il une diphtongue mêlant l'aigu au grave, par une sorte de plongée dans l'infinie. Cette idée de profondeur et d'infini fascine bien, comme l'impression de douceur, de paix, mais qui peut virer au sinistre. Ces ressentis ont naturellement été traduits en littérature, d'où l'intérêt de cette petite anthologie.
Sont ainsi conviés pour évoquer cette série de teintes Victor Hugo, Goethe, Marguerite Yourcenar, Marcel Proust, Arthur, Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, André Gide, mais aussi René Magritte et Michel Pastoureau, qui y a consacré tout un ouvrage, comme pour le rouge. La plupart de ces textes s'avèrent intéressants, sans que tous s'avèrent fatalement mémorables, mais il en ressort une ambiance qui retranscrit bien ce que cette couleur fait ressentir, ce qui permet de prendre du recul sur notre univers de représentation. Comme il n'est donc pas vain, on peut se laisser tenter.