Portrait d'un cannibale
de Sinar Alvarado

critiqué par Darius, le 17 novembre 2017
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Polar vénézuélien
Ecrit par un auteur vénézuélien, c’est pour cette raison que j’ai voulu le lire. J’ai été assez déçue.

L’histoire est comme le titre le suggère, le portrait d’un « mangeur d’hommes » qui purge une peine de prison à vie au Venezuela.

La lecture est assez dérangeante du fait qu’il y a sans cesse des retours en arrière et des répétitions de deux des mêmes crimes. Si le livre se veut un polar social où on nous raconte la vie des pauvres au Venezuela, ses dizaines d’enfants par famille que la mère, souvent seule, ne parvient plus à gérer, le livre ne nous explique pas pourquoi ce « mangeur d’hommes » issu, comme les autres d’une famille hyper nombreuse en est arrivé à devenir un dangereux psychopathe incurable. De prison en institut psychiatrique, avec retour à la prison à vie, on ne nous apprendra jamais quel traumatisme ce criminel multirécidiviste a dû subir pour en arriver à un tel détachement affectif vis-à-vis de ses semblables et à un tel déclenchement de violence gratuite. Les seuls psychiatres qui l’interrogent se contentent de l’utiliser pour étayer leur thèse, pas pour le prendre en charge.

Tout comme chez nous, la justice bégaie et est incohérente, elle envoie le document de libération de ce détenu dangereux, le laisse dans la nature et 3 jours plus tard, envoie un nouveau document disant qu’il doit être transféré dans un institut psychiatrique.. alors que le dangereux psychopathe est déjà libre et multiplie ses nouveaux crimes. On en recensera au moins une centaine....

Les prisons vénézuéliennes sont surpeuplées,ce sont les plus forts qui y font la loi. Sodomies et tortures, trafics de drogue, meurtres, agressions et viols des visiteuses, on ne nous épargnera rien.

Pour celui qui s'intéresse à ce pays, cette histoire vraie se déroule avant la venue au pouvoir de Hugo Chavez, dont on parle brièvement dans ce livre. On sait qu'il pensait pouvoir redresser son pays et mettre fin à la corruption, mais l'histoire récente avec son successeur, Nicolas Maduro, nous prouve qu'il s'enfonce encore plus dans le chaos.