L'Année Stratégique 2018 - Analyse des enjeux internationaux
de Pascal Boniface

critiqué par Colen8, le 11 novembre 2017
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Vers une redistribution des cartes
L’incertitude côté américain depuis l’élection de Donald Trump, côté britannique en raison du Brexit, la mollesse de l’UE partiellement rassurée par l’élection du président Macron, n’ont eu d’effet ni sur le terrorisme ni sur les conflits armés depuis un an. La volonté protectionniste américaine affichée en direction des pays latino-américains et par sa dénonciation du TPP (traité de partenariat transpacifique) ouvre des opportunités à une montée en puissance de la Chine peu rassurante pour ses voisins, Japon en tête.
Les sujets d’inquiétude militaire demeurent entre les gesticulations croisées des Etats-Unis et de la Corée du Nord, la rivalité plurimillénaire opposant Iran et Arabie Saoudite, les postures de la Russie soucieuse de se faire entendre dans le règlement du conflit syrien. Ils posent la question d’une défense commune européenne comme en témoigne l’appel en direction des membres de l’OTAN à porter à 2% du PIB annuel leurs budgets de défense. En revanche la croissance économique se raffermit sans pour autant contribuer à réduire les inégalités flagrantes au vu de ce simple rapprochement des données agrégées :
- Amérique du Nord et Europe réunies : 13,3% de la population, 51,6% du PIB
- Afrique subsaharienne : 13,7% de la population, 2,1% du PIB
Les indicateurs démographiques sur 3 ans(2) montrent un accroissement de population de 313 millions dont 89% sont répartis entre : Asie-Océanie (62%) et Maghreb-Moyen-Orient-Afrique (27%). Les pays dont le taux de mortalité dépasse celui de la natalité traduisent un vieillissement des populations plus menaçant que l’immigration(3).
Le classement de la France, 1ère puissance militaire en Europe (9,6% des effectifs, 19,1% des dépenses), bouge peu quant aux autres statistiques : 6ème en PIB, 24ème en PIB/habitant en parité de pouvoir d’achat, 20ème en IDH (indice de développement humain), 18ème en dette publique encore en hausse à 96,16% du PIB.
(1) C’est la synthèse annuelle des analyses géopolitiques et des statistiques sur l’état du monde de cette collection. Elle s’arrête à mi-2017, tandis que par souci d’homogénéité et de cohérence sont retenus les chiffres 2015 en dollars pour les fiches statistiques de 197 pays. Des vidéos accessibles par QR code (flashcode) ou liens vers youtube complètent chaque synthèse régionale.
(2) Comparaison effectuée sur les populations et les indices de fécondité des fiches-pays des éditions 2016 et 2018.
(3) Cf. CL : L’année stratégique 2017. Ne serait-ce pas aux démographes de calculer si la crainte du « grand remplacement » exprimée devant l’afflux de migrants en Europe ne le cède pas devant le risque d’implosion des autochtones d’Europe centrale et du sud en peu de générations ?