Histoires
de Marie-Hélène Lafon

critiqué par Falgo, le 6 novembre 2017
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
A côté de la plaque
En une vingtaine de nouvelles, Marie-Hélène Lafon tente de donner une sorte d'aperçu du monde campagnard et de villes moyennes dans des régions un peu délaissées. Pour moi, le coup est raté. Il y a d'abord les récits. A part "Alphonse" et peut-être "Jeanne" qui m'ont retenu et intéressé, aucune des autres nouvelles ne m'a présenté une situation ou des personnages marquants, ne me paraissant en rien refléter ce monde que l'auteur cherche à décrire. Ensuite le style. C'est le style typique d'une agrégée de grammaire avec des imparfaits du subjonctif ronflants qui, à mon avis, ne peuvent soutenir la description d'un monde paysan. On trouve dans Giono une densité, une poésie, une manière de coller à la terre, au vent, aux arbres, au ciel qui immerge le lecteur dans la ruralité. Rien de cela ici. J'ai éprouvé une drôle d'impression, comme au bord d'un monde dans lequel l'auteur ne me faisait pas entrer, quoique le voulant, mais choisissant pour ce faire l'opposé de ce qu'il faudrait.
Un écrivain de la tradition 8 étoiles

Une vingtaine de nouvelles sur la société rurale et traditionnelle (on devine le sud du Massif central à quelques allusions et quelques noms glanés çà et là). Un monde physique, avec la terre, la végétation, les animaux, les vieilles fermes. Un monde impitoyable pour ceux qui sont sensibles ou fragiles et où ceux qui vivent, sont taiseux, durs envers eux-mêmes et envers les autres. Ainsi se succèdent les tranches de vie, drames, vie quotidienne ou petits plaisirs autour d’un mazagran ou d’une robe.
Pour servir ces moments forts condensés en quelques pages ou quelques dizaines de pages, un style efficace, qui allie les phrases brèves et les structures grammaticales simples à un vocabulaire riche et imagé et surtout une maîtrise des temps : un écrivain qui ne cède pas à la facilité de tout écrire au présent !

Romur - Viroflay - 50 ans - 28 avril 2019