Nuova prova d'orchestra
de Michaël Glück, Pascaline Boura (Dessin)

critiqué par Débézed, le 3 novembre 2017
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
Aphorismes en musique
Je ne sais si le célèbre Chevalier von Gluck, auteur de nombreux opéras comme Orphée et Eurydice, figure dans l’arbre généalogique de Michaël Glück (la question a dû lui être posée de nombreuses fois mais j’avais besoin de cette interrogation pour introduire ma chronique), le cas échéant cela pourrait peut-être expliquer le penchant de l’auteur de ce recueil pour la musique. Il compose des aphorismes comme le Chevalier composait des partitions musicales pour les divers morceaux qu’il a créés. Alors, même si ces deux personnages n’ont aucuns liens familiaux en commun, ils ont un point commun : la musique. Et même si

« Sept notes de musique ne font pas un arc-en-ciel »

Elles peuvent inspirer un compositeur comme un auteur d’aphorismes. Et, notre Glück à nous celui qui nous fait rire

« Scarlatti n’avait pas été vacciné, mais il fut pourtant la coqueluche de ces dames. »

sourire

« Elle astiquait les cuivres pour de l’argent ».

ou parfois même rire un peu jaune

« Une chanson douce… murmurent les enfants dans les villes bombardées. La musique adoucit-elle les morts ? »

Même s’il prend plaisir à nous dérider, Michaël Glück prend la musique très au sérieux et constate que comme de nombreuses composantes de notre monde, elle souffre un peu de la sottise des hommes qui ne la respecte pas toujours comme elle le mérite

« Histoire de la musique : on est passé du concert public à l’enregistrement live, sans public ».

Ce recueil publié dans la jolie collection Pousse-Café de Les carnets du dessert de lune est donc pour l’auteur l’occasion de rendre un hommage à la fois drolatique et très sérieux à cet art qu’il semble si bien connaître au point de demander en ultime requête :

« S’il vous plait, laissez-moi donner mon dernier soupir ».