Au chant des marées, tome 1: De Québec à l'Île Verte
de France Lorrain

critiqué par Alapage, le 1 novembre 2017
( - 50 ans)


La note:  étoiles
Plongeon dans les années 80
1980, c'est l'année du référendum au Québec et où deux grandes légendes de la musique meurent, Joe Dassin et John Lennon, mais aussi l'année où Philippe et Marjolaine s'installent dans leur nouvelle demeure sur l'Île Verte.

Dès que les gens de la ville posent le pied sur l'Île Verte, c'est tout un comité qui les attend. Roseline la commère du village, Adrien le doyen de l'île bref, ils sont plusieurs à venir les accueillir. Finalement, Marjolaine, Philippe et Paul découvrent leur nouvelle maison. Et c'est le découragement qui les gagne. La maison est probablement la plus jolie de l'île, mais elle a un grand d'amour et de réparations.

Peu à peu, les travaux redonnent vie à la maison et bientôt, les occupants seront prêts à ouvrir leur gîte aux touristes. Mais pour cela, les nouveaux habitants de l'Île Verte doivent réussir à convaincre le conseil municipal. Ce qui n'est pas gagné d'avance puisque les anciens aiment bien le fait que leur île ne soit pas facilement accessible. Philippe réussira à trouver les bons mots. Ils ouvriront leur gîte, mais sous certaines conditions et surtout, ils seront surveillés!

De Québec à l'Île Verte est le premier tome d'une duologie qui m'a fait replonger dans les années de mon enfance. France Lorrain nous présente une époque qui fut assez particulière pour le Québec. Que l'on pense à René Lévesque ou bien de la rivalité Canadiens-Nordiques, ces années représentent certes une époque révolue, mais surtout une époque dont les Québécois vont se souvenir bien longtemps. Ce fut donc un immense plaisir pour moi de me replonger dans ces années.

Les personnages de l'Île Verte sont assez singuliers par leur personnalité et ils m'ont fait sourire plus d'une fois.

Roseline, la commère qui veut tout voir et tout savoir, est avant tout une femme de cœur. Adrien, le doyen et grognon, prend en grippe Marjolaine en la traitant de voleuse de framboises simplement pour s'amuser un peu d'elle. La pauvre, elle ne voit rien et semble toujours enragée lorsqu'il est question du vieux malcommode. Le maire Gaspard qui deviendra un bon ami de Paul et qui voit dépérir la famille de son fils Marc-André. Sans oublier Lionel et sa femme qui perd de plus en plus connexion avec la réalité.

J'ai également ressenti beaucoup de tristesse et d'empathie pour le couple Marc-André et Marie-Laure. La différence de leur fils Jules fait jaser les gens de l'île et les parents sont tout simplement à bout. Heureusement que la communauté se tient serrée car cela permet aux parents d'avoir un peu d'aide extérieur mais encore faut-il qu'ils l'acceptent.

Quant à nos protagonistes, Paul est tout simplement pris entre ces deux filles Marjolaine et Sophie. La mort de son fils Stéphane les divise. Personnellement, je n'ai pas du tout aimé le personnage de Sophie. J'ai le sentiment qu'elle va faire beaucoup de dégâts lors du prochain tome.

D'ailleurs, l'auteure a su me mettre en état d'alerte lors du passage de Sophie sur l'île et la fin du récit nous laisse supposer qu'elle y reviendra prochainement... comment Marjolaine vivra le séjour de sa sœur sur son île? Et Philippe n'est pas en reste non plus. On se demande par moment si le couple réussira à passer au travers des prochaines épreuves qui les attendent sur l'île?

L'écriture de France Lorrain est simple, fluide et bien collée à l'époque. J'ai trouvé les notes de références vraiment géniales. Cela permet au lecteur d'approfondir certains éléments historiques. J'ai passé un moment vraiment agréable avec la communauté de l'Île Verte.

J'ai bien hâte de savoir comment va évoluer notre Marjolaine face à une grande nouvelle qu'elle vient tout juste d'apprendre à la toute fin du récit. L'auteure a su nous laisser sur une note quelque peu tragique...