Dans l'épaisseur de la chair
de Jean-Marie Blas de Roblès

critiqué par Tanneguy, le 29 octobre 2017
(Paris - 84 ans)


La note:  étoiles
Relation père-fils, campagne d'Italie, Algérie
Le narrateur (l'auteur ?) entretient une relation parfois difficile avec son père, qui a plus de 90 ans : ils continuent à pratiquer ensemble la pêche en mer depuis plus de 50 ans. Mais ils continuent à se confronter sur la guerre d'Algérie, un pays qu'ils ont quitté ensemble comme tous les pieds noirs après une saga familiale de plusieurs générations.

Un beau jour en visite chez ses parents près de Toulon, il décide de prendre seul le bateau de pêche et de partir au large sur leurs lieux de pêche habituels ; il mouille l'ancre mais un faux mouvement le précipite à la mer. C'est désagréable mais pas dramatique, sauf qu'il ne peut remonter à bord, il n'est plus aussi leste à 60 ans ! Il est condamné à faire des ronds dans l'eau en attendant des secours improbables. Il met ce temps à profit pour faire le point sur ses relations avec ses parents ; il se rappelle l'arrivée de ses aïeux espagnols en Algérie juste après la conquête en 1830, leur installation à Sidi bel Abbés, leurs relations avec les indigènes musulmans, les juifs, les "riches" colons. En 1940 l'arrivée du Maréchal Pétain au pouvoir change la donne, le père étudiant en médecine s'engage en 1944, est affecté dans un tabor marocain avec lequel il fera la campagne d'Italie jusqu'en Alsace. De retour en Algérie, le répit sera de courte durée avant le début des "évènements" et la fuite en France où l'accueil des "rapatriés" n'est pas chaleureux...

Le récit historique est clair et précis, il rafraichira la mémoire de ceux qui ont oublié, ou n'ont jamais su ; on appréciera (ou pas) les commentaires personnels de l'auteur, ou ses divagations philosophiques que l'on peut d'ailleurs simplement survoler si on n'aime pas...

Il n'empêche, c'est un bon roman, en grande partie autobiographique sans doute, qui se lit avec plaisir