Le Piano
de Pierre Béry

critiqué par Antihuman, le 28 octobre 2017
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
Contes normands
Sorte de fresque champêtre, ce livre est surtout voué à la Normandie et à l'un de ses plus gros chefs-lieux ; Évreux.

Néanmoins, Pierre Béry ne parle pas de cette grasse région qui abrite tant de ces résidences secondaires et de ces demeures de rêve mais plutôt de ces histoires mineures qui constituent la vie du pays d'après-guerre.

Spécialement consacré à ceux que l'on nomme avec grand mépris « les petites gens » et qui forment plus des 2/3 de la population, le Piano réalise donc par petites touches impressionnistes quelques anecdotes croustillantes et divers portraits que d'aucuns tiendraient pour anodins mais qui contiennent pourtant cette substantifique moelle.

En ces temps-là, tout était encore possible et la bonne Marie à qui des crétins font croire qu'une terrible Justice va s'abattre sur elle pour un vol de bois sera finalement épargnée, tout comme cet artiste de Goering et ce concierge atavique, avec ces gamins plaisantins qui ne reculent pas devant le sacré pour faire une bonne farce !

On pense beaucoup à Goscinny pour l'humour pince-sans-rire mais aussi à Jean Dutourd et « Au bon beurre » pour ces figures de résistants de pacotille qu'on est malgré tout tous forcés d'honorer encore aujourd'hui...

Nul doute que ce recueil compose au final un bon traitement contre les aberrations et la prétention boursouflée de notre époque - en espérant bien sûr que cette graine soit fertile pour la terre des vergers.