Le Cinquième Anneau, Tome 2 : La Caverne émeraude
de Mitchell Graham

critiqué par Goupilpm, le 12 novembre 2017
(La Baronnie - 67 ans)


La note:  étoiles
Un tome pour meubler.
Le prologue nous plonge dans un extrait du journal du roi Delain où l'auteur par son biais nous relate brièvement les événements qui se sont déroulés dans la dernière partie de l'opus précédent.

Le récit de ce deuxième tome reprend environ un an plus tard à la cour du roi Gawl lorsque le Shérif Quinn vient de se présenter pour arrêter Mathieu pour le meurtre qu'il a commis suite à l'assassinat de son père.

Dans presque un tiers du roman il ne se passe grand chose hormis une attaque de statues sur Matthieu, l'intrigue principale étant simplement mise de côté. Si plusieurs pistes sont présentées, elles ne sont pas exploitées et lorsque une intrigue se présente enfin au lecteur elle se révèle des plus basiques. L'abbaye qui conservait secrètement un Anneau s'est vue dérober celui-ci par l'un des prêtres en cheville avec l’évêque et quelques nobles dans le but de tuer Matthieu, mais plus principalement de renverser le roi Gawl qui veut ouvrir le commerce aux autres pays, ce qui induirait pour les fomenteurs du complot une baisse considérable de leurs revenus.

Le côté épique qui donnait du rythme au premier opus ne sera présent qu'en toute fin du roman, l'auteur semble manquer d'idées, et lorsque que certains rebondissements émaillent l'histoire ils sont trop prévisibles, sans vraiment présenter d’intérêt et le récit s'avère des plus linéaire. Le protagoniste principal nous paraît bien fade avec une crise d’adolescence et le passage à l'âge adulte tarde à arriver. Si de nouveaux personnages sont introduits, ils ne sont que partiellement travaillés tout comme les relations entre les différents protagonistes ce qui n'apporte aucun relief au récit. L'on est clairement dans un tome intermédiaire qui n'apporte pas grand chose à la trilogie, l'auteur ne faisant que meubler comme c'est souvent l'habitude des trilogies en fantasy, l'on a tout de même droit à un éclaircissement de certains points de l'univers qui permettent de maintenir en éveil le lecteur.

Il faut attendre la dernière partie de l'histoire pour retrouver le souffle épique, moteur du premier opus, et si les batailles sont toujours très bien orchestrées, l'on s'est auparavant beaucoup ennuyé, les longueurs succédant aux longueurs. La plume de l'auteur très directe auparavant nous a semblé ici lourde et empruntée.

Au final, un deuxième tome qui n'apporte rien au fond du récit et dont on aurait pu se passer, il reste à espérer qu'il n'en soit pas de même pour l'ultime tome et que le récit se mette en place rapidement.