Le Cinquième anneau
de Mitchell Graham

critiqué par Goupilpm, le 1 novembre 2017
(La Baronnie - 67 ans)


La note:  étoiles
Pas si classique !
Lors de travaux d'agrandissement du palais du roi Karen Duras, une salle contenant d'étranges artefacts est mise à jour. Le roi comprend qu'il vient de mettre la main sur des éléments technologiques avancés des Anciens qui par leurs puissances avaient il y a trois mille ans avaient conduit le monde à sa perte. Et lorsqu'un Anneau est volé dans un coffret en contenant cinq, ils lancent sur les traces de l'Anneau de dangereuses créatures humanoïdes qui vivent sous terre, les Orlocks. Suivant les traces de l'Anneau les Orlocks vont fondre sur une petite ville de l'Elgaria, Devondale, un pays voisin qui avait il y a trente ans infligé une lourde défaite au roi Karen Duras qui voulait déjà conquérir les terres connues. Lors de la bataille qui oppose les habitants de Devondale aux cruels Orlocks, l'Anneau par le plus pur des hasards va échouer entre les mains de Matthieu Lewin. Mais il devra fuir accompagné de ses amis et d'un prêtre un peu particulier pour échapper à la justice du shérif, pour avoir assassiné l'un des participants au tournoi d'escrime qui venait de tuer son père. Le groupe va devoir fuir pourchassés ils ne savent pourquoi par les terribles Orlocks. Ils apprendront dans leur fuite en avant que le roi Karas Duren et ses alliés ont envahi l'Elgaria.

Un anneau de puissance, un personnage central sans pouvoir particulier, un grand méchant qui veut étendre son hégémonie sur les terres connues, des humanoïdes féroces qui viennent des entrailles de la terre, on ne peut que souligner une certaine analogie au Seigneur des Anneaux. Mais l’univers, bien que de prime abord médiéviste, échappe un peu au classicisme habituel. En effet, le décalage d'époques, avec un monde post-apocalyptique rétrograde, des noms qui nous sont familiers en référence à notre ère chrétienne, des éléments modernes apparaissant tour au long du récit, apporte une touche novatrice à l'histoire. Ici pas de magie, mais c'est une science extrêmement développée qui apporte une touche surnaturelle au récit sans de véritable ancrage dans le temps.

On a certes la quête initiatique d'un jeune adulte qui va gagner rapidement en maturité, un univers chevaleresque, mais l'auteur ne s'étend pas, à part une fois, sur de longues descriptions, il préfère opter pour un côté plus épique qui donne une excellente dynamique de lecture. Les personnages sont attachants, on n'a pas ici de super-héros mais des personnes qui vivent leur quotidien de manière plausible. Les interactions verbales sont nombreuses, prenantes et la plume de l'auteur est fluide, sa prose s'enrichissant au fil des chapitres.

Les combats sont magistralement bien réglés, l'auteur a le sens de l'effet ce qui donne un souffle épique rarement égalé dans une high-fantasy.

Malgré quelques petits défauts, le Cinquième Anneau est une honnête fantasy du fait du mélange des genres : fantasy, SF et fantastique. Sans atteindre les sommets du genre il nous offre une histoire agréable à lire, rythmée qui parviendra sans difficulté à séduire un large public.