Rashômon et autres contes
de Ryūnosuke Akutagawa, Arimasa Mori

critiqué par FightingIntellectual, le 12 mai 2004
(Montréal - 41 ans)


La note:  étoiles
Envoûtant
C'est bien connu, la version Japonaise du prix Goncourt, c'est le Akutagawa. En bouquinant il y a quelques semaines je suis tombé sur ce court recueil de nouvelles de cet auteur légendaire au Japon.

Sanglant, érotique et purement démoniaque, Rashômon et autres contes nous plongent dans une vision tranquille mais malfaisante du Japon dans ses hautes & basses sphères. Meurtres, tortures, perversions, tout y passe. On voit ou les écrivains japonais du XXe siècles furent inspirés.

Un must pour les fans de littérature orientale.
Contes cruels 6 étoiles

Peut-être suis-je clairvoyant ? Je devinais tous les revirements de ces contes. Seul le texte ‘Figures infernales’ avec son mélange de traditionnel et fantastique a réussi à me captiver par son imagerie. Les autres m’ont paru convenus ou inachevés.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 31 mars 2008


Magistral 8 étoiles

"Rashômon et autres contes" propose quatre très belles nouvelles de ce grand écrivain japonais, au style très travaillé - chaque mot, chaque phrase sont soigneusement choisis et élaborés.

"Rashômon" évoque avec une admirable concision la détresse d'une période de famine, et l'horreur à laquelle se trouvent acculés les plus démunis.
"Figures infernales" atteint des sommets dans l'horreur, flammes de l'enfer, possession démoniaque, et un crime d'une cruauté indicible commis au nom de l'art et de la recherche de la perfection.
"Dans le fourré" rassemble des comptes-rendus d'un meurtre, comptes-rendus contradictoires de témoins, de l'assassin et enfin de la victime elle-même, plongeant le lecteur dans la confusion la plus complète.
Et enfin, "Gruau d'ignames" condense en 30 pages à peine une terrible leçon sur la cruauté humaine, les brimades et vexations dont un groupe "fort" accable celui qui s'est révélé plus faible. La victime de ces brimades, Goi, un officier subalterne au service du régent, n'a plus qu'un désir, un rêve dans sa vie: se rassasier de gruau d'ignames. "Lui-même n'avait pas, semblait-il, une nette conscience qu'il s'agît là du but de sa vie. Mais il n'empêche qu'il ne vivait que dans ce but. Il arrive parfois qu'un homme consacre sa vie entière à un désir qu'il ne pourra peut-être jamais réaliser. Celui qui se moque d'une telle illusion ne connaît rien à la vie. Cependant, Goi vit son rêve de manger de la bouillie jusqu'à satiété plus facilement qu'il ne s'y attendait. Raconter comment, c'est la raison de cette histoire". Mais si vous croyez que cette dernière histoire se termine sur une note optimiste, vous devrez vite déchanter. Pathétique au sens premier du mot.

Quatre nouvelles magistrales!

Fee carabine - - 50 ans - 14 août 2004