Hope
de Sylvie Godefroid

critiqué par Nathavh, le 21 octobre 2017
( - 59 ans)


La note:  étoiles
Hope
Hope est née atteinte d'une laideur incroyable, une déformation au visage s'amplifiant avec le temps l'a plongée rapidement en dehors de tous les standards de la société.

Elle sort des normes. Son handicap esthétique pousse même ses parents à l'abandon. Ils la laissent pécuniairement à l'abri pour se donner bonne conscience mais cassent tout contact.

La solitude devient très vite le quotidien de Hope. Elle a essayé de "s'intégrer". Elle a eu envie de croire en l'amitié, de croire que l'abstraction de son physique ingrat serait possible pour construire une relation mais malheureusement ce fut chaque fois l'échec, la déception.

A l'aube de son quarante et unième anniversaire, elle a décidé que c'était terminé, que d'elle on allait entendre parler. Une fois pour toutes, elle est décidée de se venger et va choisir dix personnes au hasard. Elle projette de les faire périr, oui de Hope on se souviendra !

En effet, que retient l'humanité aujourd'hui ? Le bien ou le mal ? C'est le plus souvent des actions les plus noires, des bourreaux dont on se souvient plus que des victimes, non ? On se souviendra d'elle c'est promis avec son projet diabolique.

Elle va recruter dix personnes en enquêtant sur elles. Dix personnes qui sont tour à tour le pire et le meilleur d'elles-mêmes. Dix personnes qui jouent alternativement au bourreau et à la victime.

J'étais un peu déstabilisée à la lecture, me demandant où Sylvie Godefroid voulait nous mener, que voulait-elle nous montrer ?

Un peu comme 10 nouvelles, il s'agit en fait de 10 personnages, 10 parcours de vie, l'occasion d'analyser à travers elles notre société, sa violence et sa triste réalité. 10 personnes avec leurs failles, leurs blessures, leurs forces et leurs faiblesses. C'est noir, une belle analyse critique de notre société, de la cruauté de notre monde.

J'ai aimé les références à la littérature et l'art de notre pays, le clin d'oeil aux potes du métier, les divers endroits de Bruxelles. L'auteur nous parle de sa vision du terrorisme, de la violence, de l'homme dans notre société. On parle de communautarisme, d'attentats, de séparation, de cancer, d'homosexualité et de l'acceptation ce celle-ci, d'abus, de sexe mais aussi d'espoir.

Ma note, peut-être parce que j'attendais autre chose : 7.5/10

Les jolies phrases

Mon existence ressemble à une guerre qu'on mène dans les tranchées de soi-même.

les pages 31 et 32

Chacun son terreau. Une seule constante : partout dans le monde, on en parle, alors que personne ne se souvient du flic qui a sauvé un gamin ou empêché un attentat. Son nom à lui n'apparaît nulle part, tandis que le mec qui ouvre le feu dans une école fait la Une des quotidiens. On se souvient de lui. Jamais la violence ni la haine ne tombent dans l'oubli. Voilà mon ambition exclusive : ne pas être oubliée. Qui sait ? Vous m'avez boudée, méprisée, fustigée de mon vivant, peut-être ferez-vous de moi une martyre après avoir pris ma réalité dans vos gueules d'indifférents. Peut-être deviendrais-je le personnage central d'un film de Woody Allen ou de Spielberg ? Je ne l'aurais pas volé. Je vous aurais rendu ma monnaie ... post -mortem.

La haine, ça ne se mange pas, c'est comme les souvenirs, plus on y pense, plus on est malheureux.

La méchanceté c'est comme les pâtes. Tout le monde en mange même si ça reste sur l'estomac.

Ce n'est pas parce qu'on est au régime qu'on ne peut pas saliver sur le menu.
"Hope" de Sylvie Godefroid : la nouvelle plume belge à surveiller ! 8 étoiles

Une auteure belge, une plume brillante et parfois acide sur les travers de notre société, des personnages bien positionnés et auxquels on s'identifie à toute vitesse. Amélie Nothomb, vous avez dit ? Même pas. Lettres it be vous parle aujourd’hui de Sylvie Godefroid et son dernier roman Hope publié chez Genèse. Le récit d'une jeune femme dont le physique ingrat va être à l’origine de nombreuses choses, heureuses comme pas vraiment heureuses …


# La bande-annonce
Abandonnée par ses parents, Hope est une jeune femme au physique ingrat et aux humiliations multiples, qui n'a connu toute sa vie que moqueries et quolibets. A l'issue d'un énième coup du sort, elle décide de se venger en frappant fort ! Elle élabore un plan diabolique qui trouvera sa concrétisation le 20 octobre 2017 : 10 personnes choisies au hasard mourront.

Qui sera choisi ? Comment et pourquoi ? C'est ce que le lecteur découvre au fil de ce roman choc.

# L’avis de Lettres it be
Hope est le troisième roman de Sylvie Godefroid publié chez Genèse, après L’anagramme des sens et La balade des pavés. Deux premiers romans où la femme trouvait toute sa place dans des histoires pourtant très diversifiées. Avec Hope, l’auteure belge prend le pari de traiter plusieurs problèmes très (trop) actuels à travers le personnage de Hope, une jeune fille au physique pas vraiment facile et qui va tenter de reprendre son destin en main. Pour le meilleur comme pour le pire …

Lettres it be - - 29 ans - 22 octobre 2017