Madame de Staël
de Michel Winock

critiqué par Veneziano, le 30 septembre 2017
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un grand nom peu connu de la littérature
Germaine de Staël est passée dans l'oubli, alors qu'elle a représenté l'une des figures les plus importantes de la littérature, voire de manière plus discutable des idées politiques, du tournant des XVIIIème et XIXème siècles en France, aux heures révolutionnaire et impériale. Libérale, tantôt monarchiste et républicaine, vigoureusement anti-napoléonienne, héritière des Lumières tout en étant très attachée à la religion, elle est restée comme une personnalité seconde, annexe à celle de son père, Necker, Premier ministre, suisse, de Louis XVI, et de Benjamin Constant dont elle a été la compagne et maîtresse. Elle a parcouru presque toute l'Europe et s'est montrée désireuse de faire connaître l'Allemagne et l'Italie (dans Corinne ou l'Italie) aux Français et Suisses.
Elle s'est forgée une forte personnalité, en partie inconstante, attachante, parfois répulsive par son agitation.
Cette biographie, rédigée par un historien et philosophe éminent, lui rend hommage, en comblant l'injure qui lui est faite par l'ignorance dans laquelle elle a chu, par un reliquat de tendances sexistes de notre bon pays. Aussi ses changements personnels et l'immédiateté de ses réactions, souvent à chaud, de celle qui fut une actrice politique, y ont-ils contribué.
Cet ouvrage a reçu le Prix Goncourt de la biographie. Il s'avère aussi riche que dense et intéressant. J'y ai beaucoup appris.