Le Nègre
de Georges Simenon

critiqué par Catinus, le 27 septembre 2017
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Un longue descente dans l'abîme
L’histoire se déroule au début des années ’50 dans la Somme. Théo est gardien d’une petite gare, Versins-haut. Enfant, il a été éborgné lors d’un accident et, de plus, il boite. Sa femme et sa fille l’ont quitté depuis déjà longtemps. Il va prendre son repas principal chez Gédéon, l’aubergiste en face de la gare. Théo aime la chopine, le vin, parfois un peu trop… Un soir, un Noir descend du train et se dirige vers le village principal où vivent deux frères, François et Nicolas, les deux neveux plus ou moins répudiés d’un riche industriel du coin qui vient de décéder. Ces deux-là sont les deux seuls héritiers. Pas si sûr. Le notable en question a séjourné jadis en Afrique. Le Noir du train est retrouvé, assassiné dans un champ. Mais Théo a vu. Et il prouvera à tout le monde qu’il n’est pas un « moindre ». « Un jour, je leur montrerai » qu’il marmonne, tout au long du jour. Il veut faire chanter les deux frères mais l’enquête policière va plus vite que lui.

Encore une longue descente dans l’abîme comme les affectionne tant Simenon. Et ses fidèles lecteurs également.


Extraits :

- Toi, Justin si la peau humaine valait seulement aussi chère que le cuir de vache morte, tu serais capable d’écorcher les cadavres.

- Moi, je l’ai entendu, de mes oreilles, dire de Justin que, si les paysans n’étaient pas si abrutis, ils l’auraient pendu depuis belle lurette. Le fait est que Justin les faisait suer tous.

- Lui-même avait un cancer du foie, ce qui ne l’empêchait pas de boire son litre quotidien. « -Crever pour crever » qu’il disait.