Coups de feu dans la nuit
de Dashiell Hammett

critiqué par Falgo, le 6 septembre 2017
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Soixante manifestations de talent
Dashiell Hammet a publié une soixantaine de nouvelles, essentiellement policières, entre 1922 et 1934 (une seule date de 1961). Elles vont de quelques lignes ("Immortalité") à une cinquantaine de pages. Son art consiste à créer une atmosphère, raconter une intrigue, décrire des actions et des sentiments, dresser des portraits physiques et psychologiques dans un espace littéraire restreint. La lecture de chaque nouvelle fait pénétrer le lecteur dans un univers complexe, comme s'il s'agissait d'un roman policier dans le sens plein du terme. La diversité des situations, des intrigues, des types de personnages, des lieux est réelle, une sorte de portrait des Etats Unis de ces années-là. Bien sûr, chacun peut préférer une nouvelle ou une autre. Le choix est large. Pour ma part, j'ai particulièrement apprécié: "Le dernier obstacle", sur le monde politique; "Aux dépens d'Héloise Morey"", au sein d'un couple; "Une heure", une affaire de fausse monnaie; "Rats de Siam", une histoire classique de gangsters; "Le juge rit le dernier", une très subtile argumentation juridique; et d'autres. Chaque nouvelle comporte dans son dénouement un effet de surprise, comme dans tout bon polar, ce qui ajoute au contentement du lecteur. Un gros livre (près de 1300 pages) qui se déguste selon la dose que l'on choisit, avantage de la nouvelle par rapport au roman qui se lit généralement d'une seule traite.