La Dernière Croisière
de Georges Etesse

critiqué par W³, le 6 septembre 2017
( - 72 ans)


La note:  étoiles
Roman d’anticipation: le prochain blockbuster!
La Dernière Croisière n’a gardé de son ainé Soleil Vert que la couleur des aurores boréales et la disparition en masse de nos plus vieux. C’est une fable sociale, ancrée dans notre réalité : au cours des trente-cinq prochaines années, les personnes âgées atteintes de maladies dégénératives vont passer de 47 à 277 millions, un malade de plus toutes les 3 secondes, pour un coût annuel dépassant les 10 000 milliards de dollars.
Accompagnement des familles ou pas, fin de vie décente, fin de vie tout court, la Dernière Croisière répond à ces questions par l’absurde et vous allez finir par aimer le héros, même s’il est responsable d’une drôle de solution finale pour vieillards malades.
La Dernière Croisière a du roman américain cette trivialité du langage, cette réalité du monde, cette férocité, cette noirceur, cette inclusion d’histoire récente, voire ces faits divers qui la distinguent d’emblée d’un roman classique. Elle ne manque pas non plus d’y incorporer des pans entiers de subculture californienne : science-fiction, polar, web culture, geek-technologie et mass-murder jusqu’au gore. Tout cela dans le but de diluer la fable dans une réalité qui n’appartient qu’en partie au lecteur et le poser en spectateur décalé. Position d’observateur plus que de juge, qui doit non pas l’amener à condamner ou innocenter notre héros, mais plutôt à se poser plus insidieusement la question ultime : « Et moi, que ferais-je dans ce cas-là ? ». Embarquez vite pour le Los Angeles des années 1971-2031.