Les initiés
de Thomas Bronnec

critiqué par Deleatur, le 3 septembre 2017
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Au pays de la politique et de la finance
Alors qu'une crise bancaire majeure se profile, une jeune femme de l'Inspection Générale des Finances, disparue depuis des années, entre à Bercy et se suicide. Cet événement vient réveiller de douloureux souvenirs chez Christophe Demory, directeur de cabinet de la ministre de l'Economie et ancien fiancé d'une autre jeune femme, Nathalie Renaudier, qui s'est elle aussi suicidée plusieurs années auparavant. En essayant de mener de front les discussions sur la réforme bancaire à mener d'une part, et ses propres investigations sur le passé de Nathalie, Christophe va mettre au jour de douloureux secrets.

Le roman déroule en parallèle deux intrigues : une affaire d'Etat qui voit s'opposer la ministre de l'Economie, le directeur du Trésor et le directeur de la principale banque française, et dans laquelle Christophe Demory doit jouer le rôle de négociateur et d'intermédiaire. Et une histoire personnelle qui force le héros à replonger dans l'histoire de son couple et à affronter des vérités difficiles. Les deux intrigues commencent et se terminent en même temps et partagent plusieurs protagonistes, mais sont au fond relativement indépendantes l'une de l'autre.

L'auteur est un journaliste supposé fin connaisseur du ministère qui parsème son récit de références plus ou moins transparentes à l'histoire politique française récente. Pour autant, je ne suis pas certain qu'on ressorte de cette lecture avec une grande compréhension des mécanismes politiques et bancaires.

Le récit est bien rythmé, chaque chapitre apportant son lot de révélations. Presque trop. Il y a beaucoup de personnages, de vieilles histoires entremêlées, et j'avoue que j'ai parfois perdu pied.
Une lecture agréable cependant, avec un charme particulier lié au sentiment d'être dans les coulisses du pouvoir.
Initions-nous. 7 étoiles

Les Initiés, Thomas Bronnec.
Le livre commence sur le suicide d'une femme, se jetant du haut de Bercy, berceau des finances publiques. Elle travaillait aux Finances, elle avait disparu depuis plusieurs années, et tout le monde la croyait morte.
A partir de là, une toile de fond politico-financière est tissée exhibant – de façon assez documentée- les liens malsains ayant existé et existant entre le monde de la finance et celui de la politique.
Un livre qui s’inscrit donc dans la mouvance du thriller à charge et documenté, sauce grecque ou suédoise.
Sauf que le choix de « l’enquêteur », assez pertinent, donne une dimension de tragédie à tout cela : lui-même faisant partie de la petite bande des énarques, se trouve enfoncé dans un merdier intime. La duplicité est partout, les déchirures sans nombres et les coupables innocents. Ou avec assez de mauvaise foi pour se croire vraiment de bonne foi : sauver les banques en 2008, c’était vraiment sauver la France. Malgré la veulerie des uns et le ploutocratisme des autres, comment croire le contraire ?
Ce n’est pas la progressive dérégulation des banques contemporaines qui semble donner tort à l’auteur.

Clashortrash - - 44 ans - 18 octobre 2018