Le sang des 7 Rois, Tome 7 :
de Régis Goddyn

critiqué par Goupilpm, le 3 septembre 2017
(La Baronnie - 67 ans)


La note:  étoiles
Affrontement d'époques.
Que dire du dernier tome d'une saga lorsque l'on arrive au tome 7, cela n'est pas évident à trouver car l'on s'est déjà bien exprimé sur les précédents tomes. Au tome précédent l'on avait constaté l'arrivée de l'envahisseur à bord d'un vaisseau qui restait en position au dessus de la planète envoyant quelques guerriers en reconnaissance.

Dans cet ultime tome tout se précipite, la menace est omniprésente et les ennemis d'hier vont devoir s'allier pour faire face à des ennemis surpuissants venant de la Terre et techniquement sur-équipés car venant du futur par rapport à la civilisation actuelle de notre planète.

Seuls arrivent à répondre à la technologie les anciens pilotes qui avaient naguère atterri sur la planète, car dans ce monde moyenâgeux ils sont des puissants Mages soit encore vivants soit réincarnés dans d'autres corps. Les événements se succèdent à un rythme effréné, les combats sont omniprésents tout comme la magie. L'on ressent un fort sentiment de désespoir parmi les autochtones devant la déferlante de l'ennemi qui peut par une machine se régénérer à volonté mais ils tentent le tout pour le tout et n'ont pas l'attention de mourir sans combattre.

Orville, Rosa, Oldarik et Jarhod occupent bien entendu le devant de la scène de par leur puissance magique mais les autres personnages ne sont pas en reste et dans ce dernier tome l'on voit évoluer tous les personnages des différents tomes, ceux-ci gagnent encore en profondeur et l'on vibre pour certains lorsqu'ils sont menacés. Certains des personnages qui occupaient le côté noir dans les tomes précédents deviennent presque attachants lorsqu'ils jettent leurs dernières forces dans la course à la survie.

Ce dernier tome fort axé SF, ne développe plus le monde que nous connaissons bien mais s'attarde sur les combats entre les technologies modernes et celles que les envahisseurs avaient laissées lors de leur précédente venue sur la planète. Pour quelqu'un qui n'est pas attiré par le genre, les discussions entre l'ordinateur devenu intelligent et le protagoniste principal, à savoir Jarhod, peuvent sembler un peu longues et parfois rébarbatives, mais elles sont incontournables pour faire ressortir l'ambiance de cette lutte désespérée et quasiment sans issue. L'auteur, en effet, dans cet ultime tome joue beaucoup sur l'atmosphère dramatique de la situation et c'est sans contexte le point fort du récit.

L'auteur fait un rapide clin d’œil à la Bible en situant l'un des Mages comme celui qui aurait permis à Moïse de sauver son peuple d’Égypte en faisant se retirer les eaux de la mer. Cette pointe d'humour pour insister sur la longévité particulière de ces mages venus sur cette planète des siècles plus tôt. A l'instar des tomes précédents l'auteur apporte une touche d'humour dans ce récit plutôt grave, car pour les autochtones les pertes s'avèrent plutôt sévères. Cette pointe de légèreté apporte une petit plus à l'histoire surtout centrée sur des combats qui ne sont pas assez exploités en profondeur. En effet l'auteur axe ces combats un peu trop sur le côté visuel de l'action des Mages délaissant un peu les autres protagonistes et l'emploi de moyens plus traditionnels à la guerre dans un contexte moyenâgeux.

Le dénouement est quelque peu décevant, un peu trop attendu il n'offre pas de réelles surprises. En effet la victoire de la magie l'emporte un peu trop facilement sur la technologie démontrant un déséquilibre qui manque de crédibilité. Au final, cette longue saga aura alterné des tomes inégaux dans la qualité du récit : un début lent à se mettre en place, des situations trop rapides noyées dans cette longueur. Mais l'auteur fait preuve de beaucoup de talent et l'on aimerait le revoir dans une ouvre plus rythmée dans la continuité.