Les mémoires d'un chat
de Hiro Arikawa

critiqué par Darius, le 28 mars 2018
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Nana, un chat de gouttière
J’ai un faible pour la littérature japonaise, mais j’avoue que ce roman m’a laissé sur ma faim.
On y raconte les mémoires d’un chat, à vrai dire un chat errant qui se fait adopter par un jeune homme dénommé Satoru.
Pour une raison inconnue, Satoru doit lui trouver une autre famille, mais on en ignore la raison. Pour ce faire, il parcourt le Japon à la recherche de ses anciens amis d’école dans l’espoir que l’un d’eux adopte son chat.
Ainsi, on en apprend un peu plus sur sa vie et sur son parcours. Il a été amoureux mais n’a pas osé se déclarer alors que la fille dont il rêvait en pinçait pour lui aussi. Elle en a épousé un autre qui n’était pas son premier choix.. Et Satoru, déjà orphelin, est resté seul avec son chat.

Ce qui m’a un peu ennuyée dans ce bouquin, ce sont les noms. On passe allègrement, sans prévenir le lecteur, du nom de famille au prénom, ce qui fait qu’on est un peu déboussolé. De qui parle t’on ? Ah bon, c’est de Satoru.. Mais pourquoi tout à coup, s’appelle-t-il Miyawaki.. ? Et ainsi de suite pour les autres héros japonais du livre..

Apparemment, ce livre est le premier roman de cette écrivaine japonaise, mais je le trouve bien en dessous de ses compatriotes.

Comme j'adore les chats, je donnerai quand même 3 étoiles..
Belle histoire entre l'animal et l'homme 10 étoiles

L'auteur nous fait découvrir à travers certains personnages et l'histoire de Satoru ce qu'est l'Amitié.
Grâce à Nala, un chat recueilli par Satoru et qui est doté d'un certain humour, le tragique de l'histoire devient un peu moins douloureux.
La mort, l'abandon, l'amitié, la relation entre l'homme et l'animal sont les principaux thèmes évoqués dans ce livre.
Belle histoire...

Jordanévie - - 48 ans - 2 octobre 2022


shakiri 10 étoiles

Un chat qui pense, on connait ou on devine assez bien, mais un chat qui parle ça n’est pas commun, sauf au Japon où le merveilleux fait partie du quotidien. Nana (non, ce n’est pas une chatte, juste un chat mâle avec une queue recourbée en forme de chiffre 7, qui se dit "nana" au pays du soleil levant) parle, donc, et nous raconte ses pérégrinations à travers le Japon. Rescapé de la vie de bohème, il a été recueilli par Satoru, un enfant de la ville qui va l’entourer d’affection et que Nana va accompagner tout au long de sa courte vie. Un merveilleux petit roman, humaniste mais sans mièvrerie aucune, qui nous dévoile tous les secrets des chats mais aussi ceux des humains, et nous en apprend sur le Japon et ses habitants bien mieux que le Guide du Routard et autres guides touristiques…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans - 3 janvier 2021


Finalement touchant 6 étoiles

Comment résister à cette frimousse espiègle en couverture quand on est une " dingue de chats "? Qui plus est, la référence à Söseki en incipit pouvait faire naître l'espérance d'un certain niveau de qualité littéraire. Dommage qu'il m'ait fallu atteindre le dernier tiers du livre pour que mon appréhension d'abord plutôt négative se mue en quelque chose de nettement plus positif.

Les "Mémoires d'un chat" nous conte l'histoire d'un matou recueilli dans une rue de Tokyo par un jeune homme du nom de Satoru Miyawaki. Au bout de quelques années de bonheur partagé, et pour des raisons que l'on ne connaîtra que plus tard, Satoru se voit contraint de s'en séparer. Commence alors un long périple en voiture à travers le Japon pour lui trouver un nouveau maître de confiance. Seront successivement sollicités ceux qui furent ses meilleurs amis au cours des différentes étapes de sa jeunesse: école primaire, collège puis lycée. Et de passer en revue ces amitiés forgées ou cristallisées autour d'épisodes souvent en liaison avec un animal. Le roman s'avère donc tout autant l'histoire du maître dont le passé et la personnalité nous sont peu à peu dévoilés.

Si je n'ai guère trouvé d'informations sur la société japonaise (contrairement à ce qu'annonce la quatrième de couverture) hormis quelques éléments comme par exemple l'usage très dominant du nom de famille dans les relations individuelles, celui du prénom supposant grandes familiarité et proximité (ceci pour répondre à la remarque de Darius), j'ai par contre relevé beaucoup de finesse dans l'analyse de certains aspects psychologiques de la relation humain/animal. Ainsi l'auteur a su notamment faire ressortir à quel point ce dernier peut aussi être vecteur d'affects dans les relations complexes que peuvent entretenir les humains entre eux.

Par ailleurs, je dois avouer que j'ai buté sur l'écriture de ce roman, non pas sur le choix d'un mode familier souvent dialogué mais pour la raison exposée ci-après.
Certains passages, que j'aurais souhaité plus présents, donnent la parole au chat: incontestablement les plus savoureux par le ton souvent humoristique et persifleur et qui rendent compte de son caractère bien trempé.
Quant au récit concernant le passé de Satoru, il oscille lui entre narration à la troisième personne et quelques incursions inattendues de protagonistes s'exprimant à la première personne. 0n se demande parfois si certains passages ne sont pas censés être ce qui ressort de l'écoute du chat, témoin des conversations évocatrices du passé commun. Ceci m'a créé l'impression assez confuse d'un récit parfois mal articulé que son auteure ne serait pas toujours parvenue à bien maîtriser.

Venons-en à ce dernier tiers qui, de mon point de vue, rachète en partie un roman que j'aurais jusque là qualifié de gentillet.
Indépendamment des évènements relatés qui suscitent une poignante émotion, Hiro Arikawa donne là libre cours à une belle sensibilité que ce soit dans l'évocation poétique des paysages d'Hokkaïdo, la touche onirique ou le beau message d'optimisme qu'elle nous livre à savoir que le bonheur est souvent une question de regard, à condition de savoir porter attention aux beautés qui nous entourent même dans les choses les plus simples ou apprécier les chances que peuvent générer les destins les plus tragiques. La chance, n'est-ce pas ce que symbolise le chat très présent dans la culture japonaise ?

N.B: Hiro Arikawa s'est surtout fait connaître dans le genre "light novels" à destination d'une cible adolescente.

Myrco - village de l'Orne - 74 ans - 28 avril 2020