Farrago
de Yann Apperry

critiqué par Sundernono, le 31 août 2017
(Nice - 40 ans)


La note:  étoiles
Un Goncourt des lycéens (2003) original, un bel hommage aux grands romans américains de la première moitié du XXème siècle.
1973, Farrago, petite bourgade perdue de la Californie. Voilà pour le temps et le lieu. Pour le reste Yann Aperry nous embarque dans une histoire originale, un peu étrange, au rythme quelque peu nonchalant, à l’image de son personnage principal : Homer. Orphelin, vagabond, vivant au rythme des saisons, Homer se laisse porter par les événements, il suit sa propre vie, témoin des courants aléatoires qui l’amèneront là où le destin s’est chargé de décider pour lui.
Autour de lui, d’autres personnages originaux, son ami Elijah dont le rêve est de créer sa propre forgerie, Fausto l’épicier dont la révélation du passé constitue l’un des plus beaux passages du roman, Duke, l’afro-américain qui vit dans une décharge à ciel ouvert ou encore Ophélie, jeune prostituée tombée sous le charme de notre anti-héros.

Vous l’aurez compris, Farrago est un roman qui sort de l’ordinaire. Son côté naïf, enfantin tout en masquant une certaine part de gravité lui donne un côté doux amer que l’on retrouve dans les romans de Steinbeck, notamment dans Des souris et des hommes. Le style, très différent de Diabolus in Musica du même auteur, se rapproche de l’écrivain précédemment cité mais également de Faulkner, non pas par la construction du récit mais plutôt par le rythme et l’ambiance inhérente au récit.

Lecture agréable au rythme indolent, Farrago est un roman qui se laisse facilement apprivoiser. Une lecture parfaite pour les vacances. Je ne peux pas dire que j’ai été transcendé par ce roman sans pour autant avoir été déçu.

Une roman original, récompensé par le prix Goncourt des lycéens 2003, un bel hommage aux grands romans américains de la première moitié du XXème siècle.