La vie secrète des arbres
de Peter Wohlleben

critiqué par CC.RIDER, le 28 août 2017
( - 65 ans)


La note:  étoiles
La forêt est une communauté
Contrairement à ce que d’aucun pourrait croire, les arbres ne sont pas des êtres presque inanimés proches des minéraux, de simples fournisseurs de bois et accessoirement d’ombre et de fraîcheur en été. Ils sont capables de communiquer par leurs racines, de s’entraider en ravitaillant en nutriments un congénère en difficulté. Ils savent également se défendre contre les prédateurs en changeant la composition de leur feuillage de manière à le rendre non comestible. Les chênes sont capables de gérer leur production de glands pour mieux assurer leur succession. Quant aux séquoias de nos régions ou de nos parcs, s’ils n’arrivent pas à devenir aussi imposants que ceux d’Amérique, c’est tout simplement parce qu’ils ont été plantés en solitaires et donc qu’ils n’ont plus le soutien du groupe. La forêt est un grand être vivant où les arbres vivent en communautés et en symbiose avec les champignons, les micro-organismes, les insectes et tous les autres animaux.
« La vie secrète des arbres » est un essai absolument passionnant basé sur les recherches d’un forestier allemand responsable d’une forêt bavaroise qu’il s’efforce de gérer comme une forêt primaire c’est-à-dire avec le minimum d’intervention humaine pour lui permettre de garder toute sa richesse et toutes ses caractéristiques naturelles. Cet ouvrage permet de découvrir un nombre incalculable de choses insoupçonnées. Quand il se promènera en forêt, le lecteur ne regardera plus jamais les arbres de la même façon. Le style est fluide et agréable. L’intérêt est soutenu du début à la fin. Laquelle se présente sous forme d’un plaidoyer en faveur de la forêt primaire auquel il est difficile de ne pas souscrire après tout ce qui vient d’être aussi magistralement exposé. Un livre essentiel pour qui veut comprendre la réalité écologique du milieu forestier.
Retrouver ses racines ? 6 étoiles

Un bestseller où pour moi, il y a à boire et à manger.
Je suis très intéressé par la nature en général et je connais un peu. Je pense que ce que ce Monsieur raconte est juste dans la plupart de ses assertions sur les arbres qu’il connait certainement bien puisqu’il est garde-forestier en Allemagne et que sa vie tourne autour de ses chers végétaux. Mais dans son désir de convaincre le lecteur de le rejoindre dans sa passion, il va très loin dans ses démonstrations. Son procédé est pour moi un peu malhonnête car il part de vérités scientifiques avérées puis il apporte des réflexions personnelles basées sur son expérience professionnelle ensuite il s’emballe et poursuit dans des théories parfois extravagantes très souvent mêlées d’anthropomorphisme. Et puis il recommence au chapitre suivant ...

Beaucoup de choses me semblent « justes » mais de temps en temps, peut-être par souci d’efficacité, il « invente » des relations entre ses copains feuillus ou pas (conifères) et ces choses -malgré le nombre de références scientifiques énumérées en fin d’ouvrage- sont loin d’être vérifiées et vérifiables.

Au total, un livre passionnant tout de même, où on apprend pas mal de choses mais où -je le répète- on est parfois dubitatif sur d’autres.

Ardeo - Flémalle - 76 ans - 1 septembre 2019


Nos frères les arbres 7 étoiles

Le libraire m’a dit que j’étais le deux millionième acheteur de La Vie secrète des Arbres ; j’en suis tombé à la renverse mais ça m’a fait plaisir. Je pense qu’il est plus que temps que l’humanité se penche sur le sort de nos frères les arbres. Si les hommes entendaient les arbres crier quand on les coupe, ils les respecteraient peut-être un peu mieux. Alors ce livre est le bienvenu.

Il nous explique que les arbres ont une vie aussi riche que les hommes et certainement plus riche que les animaux. Il nous montre très bien comment les arbres communiquent entre eux, parfois en pleine alliance contre un ennemi commun, parfois en rivalité entre les espèces pour se faire une place au soleil. L’auteur parle surtout de leurs ennemis que sont les insectes et les champignons – sans compter les hommes évidemment. Et puis il nous explique toutes les astuces que les arbres ont imaginées pour disperser leurs semences afin d’occuper le plus de terrain possible et tout ça est passionnant.

Mais j’ai trouvé que ce livre était un peu décousu. L’auteur a tendance à aborder tous les sujets à la fois sans beaucoup d’ordonnance. Même s’il a lu beaucoup de livres, ce n’est pas un scientifique. C’est plutôt un promeneur qui a tiré des conclusions de ce qu’il a observé ; si bien qu’il ne parle pas vraiment de tous les arbres mais, prioritairement, de ceux de sa région. Finalement c’est un livre de vulgarisation qui est très amusant à lire mais, on n’en retire pas beaucoup de renseignements définitifs sur le monde arboricole. C’est le revers de la médaille. Néanmoins, ça ne manque pas d’inciter le lecteur à observer et respecter les arbres comme, d’ailleurs, il devrait le faire pour tout le monde végétal.

Maintenant que j’ai lu ce livre ma décision est définitive, je ne serai jamais végétarien ; je pense qu’une salade ne fabrique pas des feuilles pour qu’on les coupe et qu’on les mange ; un tilleul ne fabrique pas des fruits pour que les hommes en fassent des tisanes et un arbre ne fabrique pas du bois pour qu’on en fasse des planchers. J’envisage sérieusement aujourd’hui de ne plus jamais consommer un seul produit du monde végétal.

Saint Jean-Baptiste - Ottignies - 88 ans - 29 mars 2019


Pour mieux comprendre 7 étoiles

Entendre parler de communication entre les arbres me laissait sceptique et dubitative. Voulant en savoir plus, j’ai emprunté cet ouvrage pour essayer de comprendre, pour avoir des réponses à mes interrogations.
Ce livre fait le point sur les expériences et avancées scientifiques réalisées à travers le monde sur la vie des arbres. Et force est de constater qu’elle est beaucoup plus complexe que je ne la connaissais.
L’auteur rappelle des aspects connus de la vie des arbres comme les éléments nécessaires à la croissance, la reproduction, l’adaptation des arbres à leur milieu, mais précise aussi qu’il reste des choses à découvrir comme, par exemple, la façon dont l’eau circule jusqu’au houppier de l’arbre.

Ce qui m’a le plus impressionnée, ce sont les chapitres sur les ondes de communication. Chimiquement, électriquement, ont lieu des échanges entre les différentes parties de l’arbre (déjà connus), mais plus surprenant entre les arbres eux-mêmes, utilisant les réseaux souterrains des racines mais aussi des champignons.

Le fait le plus remarquable de ce livre est la façon dont l’auteur "humanise" les arbres, leur prêtant des comportements analogues aux humains ; parlant de mère-arbre, de vainqueurs dans des compétitions d’espèces, ou d’amitiés.
 "Il fallait que ce soient les pins en bonne santé qui aient alimenté leurs racines et ainsi aidé les pins mourants à continuer de verdir et de fabriquer des aiguilles. Encore un exemple de cette solidarité des arbres entre eux que nous avons évoquée dans le chapitre "Amitiés"."

Notre indifférence envers ce que nous faisons subir aux arbres, vient d’une notion de temps bien éloignée de la nôtre. "Leur enfance et leur jeunesse sont dix fois plus longues que les nôtres et ils vivent au moins cinq fois plus longtemps que nous…. "
"Comment s’étonner que les arbres soient traités comme des choses, même si personne n’ignore que ce sont des organismes vivants ? Quand une bûche craque et pétille dans la cheminée, c’est du cadavre d’un hêtre ou d’un chêne que les flammes s’emparent. Le papier du livre que vous avez entre les mains, chers lecteurs, provient du bois râpé de bouleaux ou d’épicéas abattus donc tués à cette seule fin."
Si l’auteur n’a pas réussi à me persuader de la justesse de ces dernières phrases, il a modifié mon regard sur les arbres que je ne considère plus de la même manière depuis ma lecture, observant avec plus d’acuité leurs houppiers, la forme de leurs branches, les cicatrices de leur tronc…
Même si des passages étaient parfois un peu trop techniques pour une profane en chimie ou biologie comme moi, ce livre a parfaitement répondu aux questions que je me posais ; l’ouvrage d’un homme passionné et convaincu, qui veut faire changer et évoluer le regard et le comportement des hommes.

Marvic - Normandie - 65 ans - 30 janvier 2019


Les arbres 8 étoiles

Ce livre sur la "vie secrète des arbres" nous présente les arbres comme des individus sociaux capable de ressentir les choses. Il y a par exemple des arbres adultes qui s'occupent de leur progéniture, la nourrissant et la protégeant via des échanges qui se font par les racines. Les arbres communiqueraient également entre eux via un réseau sous-terrain (constitué de champignons et de racines) : si par exemple, un chevreuil vient brouter les feuilles alors les autres arbres vont être alerté de la menace et secreter une substance qui rendra les feuilles toxiques. Ill y a une inter-dépendance entre les arbres.

Le plus intéressant c'est de voir comment notre approche actuelle de la sylviculture (axée sur le rendement) va à contre-courant de ce qui se passe dans une forêt primitive, préservée de l'intervention de l'homme : ainsi dans une forêt primitive un hêtre de 80 - 100 ans aura la taille d'un homme et l'épaisseur d'un crayon (le rejeton pousse tranquillement et lentement à l'abri de des parents) alors que dans nos forêts "jardinée" un arbre de 100 ans est déjà mur pour être coupé et exploité ! Après avoir lu ces chapitres mon regard sur la forêt à complètement changé, en particulier on se dit que vouloir éclaircir les plantations pour vouloir favoriser les troncs bien droit et la croissance en hauteur est en fait tout à fait improductif.

Un autre chapitre passionnant est celui sur "les enfants des rues", ces arbres qui agrémentent nos avenues mais qui en réalité sont "malheureux" car privé de leur congénères et du lien social. En plus le sol est trop tassé dans nos villes, le béton réverbère la chaleur, il y a la pollution : nos arbres citadins affrontent des conditions très défavorables. Cette absence de famille explique pourquoi les séquoias plantés dans nos parcs plafonnent à une cinquantaine de mètres alors que dans les forêt de Californie ils deviennent deux fois plus grands.

En résumé ce livre foisonne d'anecdotes très intéressante mais est assez inégal, tout les chapitres ne sont pas à la même hauteur. On voudrait croire l'auteur car tout ce qu'il raconte est plausible mais il semble dire lui-même que la recherche sur le sujet est très lacunaire et en fait on ne sait pas si ce que dit l'auteur est avéré ou est de l'ordre de la spéculation et des suppositions. Mais le gros intérêt de ce livre c'est de donner envie d'aller voir sur place, en forêt et de faire nos propres observations. Ce livre change notre regard sur les arbres, il augmente notre respect pour eux, et pour ça il vaut absolument la peine d'être lu !

Saule - Bruxelles - 58 ans - 4 novembre 2018


et si les arbres parlaient… 10 étoiles

La vulgarisation est un art difficile. Comment faire passer la connaissance scientifique, bardée de concepts et de mots savants, dans le langage courant ? Peter Wohlleben, fort de son expérience personnelle de forestier allemand, de sa curiosité insatiable et de ses nombreuses lectures, a réussi son pari. Il met à la portée de tout lecteur, un tant soit peu curieux de nature, les connaissances les plus actuelles concernant les arbres de nos forêts, de nos parcs, de nos avenues. Le végétal, que l’on croyait, jusqu’à une période très récente, dépourvu de sensations et de communication sensorielle, s’avère un être capable d’un comportement social, au même titre que nombre d’animaux et, bien entendu, les humains. À l’aide de nombreux exemples concrets, les notions les plus complexes sont abordées, abondamment illustrées, non pas à l’aide de schémas, à la véracité souvent discutable, mais de photographies (de toute beauté) montrant l’arbre tel que l’œil du promeneur est capable de le percevoir. Hêtres aux mille couleurs, ombre et lumière des sous-bois, parures hivernales de neige et de glace, illustrent le propos, axé sur les mille et une façons qu’a l‘arbre de s’adapter aux contraintes du milieu, à la lutte incessante contre les maladies, les tempêtes, la concurrence des autres espèces voire de ses propres congénères. Un propos volontairement empreint de que l’on appelle en termes savants l’anthropomorphisme, cette façon de prêter à des êtres vivants des sentiments humains dans un souci de pédagogie. J’ai particulièrement apprécié cette image forte, lorsque l’auteur dit "Les arbres urbains sont les enfants des rues de la forêt", montrant ainsi que l’absence d’apprentissage et de liens sociaux acquis au sein de l’écosystème forestier fragilise ces individus voués à une mort précoce dans un environnement hostile. Le message que veut nous délivrer cet auteur, au-delà de la poésie des mots et des images, est un message profondément naturaliste, aux antipodes de la pensée utilitariste qui prévaut, aujourd’hui plus que jamais, dans la façon de gérer nos forêts. Un profond respect de la nature qui ne plaira pas à tout le monde, à contre-courant d’une écologie centrée sur l’homme et ses besoins (illustrée par le fameux adage "préserver les générations futures"), mais doit nous faire réfléchir avant que nature meure…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans - 15 avril 2018


Si jamais vous devez gérer une forêt... 6 étoiles

Wohlleben signifie en allemand... bien vivre !
Peter Wohlleben nous raconte donc comment bien gérer une forêt, en illustrant les histoires de sa forêt de l'Eiffel à la lueur des dernière découvertes scientifiques sur les échanges chimiques par voie aérienne ou racinaire entre arbres de la même espèce, sur les mécanismes de symbioses entre les arbres et les champignons souterrains, sur les mécanismes de collaboration et compétition entre plantes. L'exercice de vulgarisation scientifique se fait avec un mélange plus ou moins heureux de tentative poétique, de réflexion écolo-philosophique, d'antropomorphisme...
C'est instructif et parfois un peu rasoir, à peu près comme Le Charme discret de l'intestin (pour tout savoir sur ce qui se passe quand vous allez aux toilettes), à croire que ce genre de vulgarisation est la nouvelle mode outre Rhin

Romur - Viroflay - 50 ans - 29 août 2017