L'esprit de la Ve République, l'histoire, le régime, le système
de Philippe Raynaud

critiqué par Veneziano, le 25 août 2017
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
L'évolution des institutions politiques françaises
De Gaulle s'est taillé un régime sur-mesure, dont il apparaissait douteux, pour la plupart, qu'il lui survivrait. Or, plutôt qu'un retour à un parlementarisme classique, il a perduré, ses successeurs s'étant tous fondus dans le mécanisme institutionnel, outre les réformes constitutionnelles, comme notamment le quinquennat et la montée en puissance du Conseil constitutionnel. La réélection triomphale de Mitterrand en 1988 a assis le régime et constitué une victoire institutionnelle posthume de De Gaulle, dans la mesure où son ennemi de toujours qui a tant critiqué le régime a fortement contribué à l'asseoir.
La deuxième grande interrogation du livre porte sur la place relative des partis, tiraillée entre la tentation de la gouvernance au centre qui conforte le système et celles des extrêmes qui tend à le remettre en cause. Les années 1980 ont contribué à un "réalignement", avec le maintien de deux blocs de pouvoirs, soit un monde politique bipolaire, mais avec un parti dominant dans chacun d'eux et un parti second. A cette période, il en a succédé une autre avec une hégémonie beaucoup plus forte d'un parti dans chaque bloc, mais avec la montée assez nette des partis contestataires extrêmes, avec un reflux du phénomène lors de la présidentielle de 2007, mais qui a été le contrecoup de celle de 2002.

Ce livre, assez court, reste assez dense et demande d'être médité. Il est très intéressant et amène à prendre du recul sur la vie politique française. Il présente bien les enjeux théoriques, au sein du déroulé chronologique de l'évolution de l'histoire contemporaine. Il est bien et mérite d'y passer du temps, pour en profiter pleinement.