La croisade des hérétiques
de Jean-Sébastien Simard

critiqué par Goupilpm, le 21 août 2017
(La Baronnie - 67 ans)


La note:  étoiles
Baisse de régime : pas de rythme.
A la fin du tome précédent nous avions quittés les protagonistes à l'issue du raid sur Roquefeuille pour délivrer Marianne des griffes de l’Église et de son représentant Benedig Volghan. C'est sans nouvelles des uns des autres que nous les avions quittés : Marianne grièvement blessée avait été recueillie par un paysan, Havoc et Gordred emprisonnés dans les cellules de la forteresses avaient été délivrés par Seadar, le pirate, quand aux jumeaux et Kadvaël, ils s'en étaient bien sortis...

C'est dans une partie moins épique que commence cet ultime tome : Benedig a lancé une conscription en vue d'anéantir les Dels et les Morcquais, Kadvaël prépare l'exode des Dels... Après donc un début d'histoire plutôt lent où l'auteur replace ses protagonistes et replace les éléments pour la suite de son histoire, nous avons droit à un intermède plus épique avec l'Enfant Sacré qui fait montre de ses pouvoirs. L'auteur alterne les moments forts avec les moments plus calmes à l'instar des tomes précédents.

Chacun des protagonistes avance ses pions, Benedig se montrant encore plus machiavélique que précédemment... les meurtres continue, les tortures également avec une scène plutôt dure où l'on découvre le paladin noir dans toute la plénitude de ses actions. Un personnage secondaire qui cette fois-ci fait partie intégrante du récit.

La préparation de l'Exode et de la Croisade des Hérétiques occupe la première partie du récit qui se développe ensuite avec la préparation de l'assassinat du roi Camall, le frère du Grand Ambassadeur et là aussi l'on a droit avec la révolution qui se développe à un clin d’œil à notre propre révolution avec pour signe de ralliement un bonnet qui rappelle le bonnet phrygien.

L'univers se développe un peu plus en découvrant plus en profondeur les pays des Dels qui n'est pas par bien des similitudes sans rappeler la Louisiane. L'auteur nous fait également découvrir la cité de Cap-des-Ponts qui avec ses canaux et son architecture nous plonge dans une autre Venise. C'est dans cette cité que Galyad nous fait découvrir un laboratoire où l'on trouve des inventions bien en avance sur l'époque : un hommage à Léonard de Vinci. Puis lors de l'Exode les Dels découvre une cité abandonnée, mais encore en fort bel état en plein désert du pays Morcquais et après Venise l'on a droit à une Babylone mâtinée d'une pointe de culture sumérienne. Une cité que le protagoniste principal découvre, par le biais d'une vision, au zénith de sa gloire. Les descriptions sont très visuelles, on a l'impression d'y être aux côtés des protagonistes. Mais qui dit descriptions très précises dit également longueurs. En effet malgré les nombreuses machinations, les retournements de situations et quelques combats ou batailles le rythme semble plus lent que dans les tomes précédents.

L’Enfant Sacré occupe cette fois-ci le rôle principal et l'on découvre enfin plus en profondeur le protagoniste objet de la prophétie qui a été le fil conducteur de ces quatre opus. Et au fil des chapitres et des découvertes la prophétie s'éclaircit pour le lecteur. Galyad et Feust sont également plus présent ainsi d'ailleurs Elyzabelle et l'on a malheureusement droit à des scènes de sexe. Les autres protagonistes principaux sont moins présents et l'on voit également peu les antagonistes, ce n'est que lors de l'affrontement final que tout le monde se retrouve.

Avant la grande bataille l'on assiste à la prise de Montcastel par les soldats de la Légion de la Rose, mais rien de spectaculaire, le sujet est traité trop rapidement et l'on assiste qu'à quelques scènes. Les combats ne sont pas maîtrisés, ce qui va se confirmer dans la bataille finale. En effet, l'auteur passe trop rapidement sur les préparatifs du siège, et bien que la bataille finale occupe plusieurs chapitres l'auteur ne nous plonge pas au milieu de la mêlée, s'intéressant plus au spectaculaire ou aux combats individuels où sont impliqués les protagonistes principaux. La magie elle aussi se veut plus spectaculaire que vraiment travaillée. Et dans la dernière partie la romance et la rédaction d'une charte définissant les futurs lois humanistes prennent trop de place par rapport à l'action proprement dite.

Au final, cet ultime opus qui nous laissé espérer un final à la fois grandiose et épique ne répond pas pleinement aux attentes des lecteurs : beaucoup trop de longueurs dans ce tome par rapport aux premiers opus. L'histoire reste certes intéressante, mais parfois on n'a pas l'impression d'avancer et l'on a envie de sauteur quelques paragraphes. Il serait tout de fois intéressant de retrouver l'auteur dans un récit peut être moins long et plus rythmé.