L'été du commissaire Ricciardi
de Maurizio De Giovanni

critiqué par Jfp, le 20 août 2017
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans)


La note:  étoiles
la duchesse et le commissaire
Dans ce troisième opus des "Saisons" du commissaire Ricciardi, une lueur se distingue enfin au fond de sa solitude amoureuse ; déclarera-t-il enfin sa flamme à la tendre et douce Enrica ? Heureusement, sa tante et logeuse veille au grain et va tenter de faire basculer le destin en faveur des deux timides tourtereaux. Mais tel n'est pas le sujet principal de ce polar napolitain, comme on s'en doute. Il s'agit cette fois-ci de rechercher l'assassin de la duchesse de Camparino, tuée d'une balle en plein milieu de son sublime visage de madone. Drôle de famille, ces Musso de Camparino, avec un mari grabataire, un fils d'un premier mariage ne s'intéressant qu'à ses orchidées de collection, et une jeune épouse ne pensant qu'à plaire aux hommes. Drôle d'époque aussi, où le fascisme triomphant ferme les bouches et contraint sans cesse au mensonge. Une enquête difficile, donc, où notre cher commissaire va devoir développer tout l'éventail de ses talents, aidé par sa célèbre intuition et ses visions de "la chose". Un polar tout en finesse, sachant ménager les surprises, mêlant une intrigue complexe à une reconstitution minutieuse de la Naples des années 1930. Il est souvent difficile de s'expliquer pourquoi on a un coup de cœur pour tel ou tel auteur. Le sujet ? Le récit ? L'écriture ? Ici les trois semblent réunis pour faire de la lecture un instant magique, et pourtant il semble qu'il y ait bien plus encore…