L'enfant sacré
de Jean-Sébastien Simard

critiqué par Goupilpm, le 20 août 2017
(La Baronnie - 67 ans)


La note:  étoiles
Forte inspiration nordique.
Le présent tome reprend brièvement à l'endroit du précédent alors que les quatre impardonnés venaient de quitter les Îles Sacrées après avoir présenté l'Enfant au Phénix. Puis l'auteur nous présente quelques scènes avec l'enfant pour nous faire ressentir que le danger n'est pas écarté. Puis l'on se retrouve quelques années plus tard avec une vue des la machination machiavélique entreprise par l'un des grands prêtres des clans de connivence avec l'Empire pour éradiquer tous les prêtres et prêtresses. Au niveau de l'Empire la donne est changée car à la tête de l’Église et de la Légion sont promus les trois protagonistes qui étaient chargés dans les tomes précédents de s'emparer de l'Enfant. Un changement qui, pour l'enfant et ses protecteurs annonce des dangers imminents, juste au moment où celui-ci révèle ses immenses pouvoirs.

Le récit se poursuit par l'invasion de Gaelys, précédée par la purge des prêtres et prêtresses des clans. Une éradication fomentée par l’Église avec la complicité de l'un des prêtres des clans, comme on pouvait s'y attendre la seule survivante est Marianne.

Si dans la première partie le rythme de lecture avec l'invasion de Gaelys offrait un rythme de lecture enlevé, par la suite certains passages plus lents et un peu longs faisait considérablement baisser cette dynamique et il faut attendre presque la moitié de l'histoire, avec la reconquête de leurs territoires par les clans pour retrouver un rythme plus rapide.

Si les batailles de masse sont très présentes elles manquent de profondeur, elles auraient du être plus développés afin d'amener un côté épique plus présent. Si les intrigues de cour et la politique entre les royaumes sont intéressantes à suivre, notamment pour la suite de l'histoire, elles ne sont pas sans générer quelques longueurs. Le fait de ne pas s'attarder sur la jeunesse de l'Enfant Sacré est un point fort car il évite d'ajouter des longueurs qui ne sont pas nécessaires car ce qui intéresse le lecteur c'est de découvrir comment la prophétie va évoluer en fonction de ses réactions et agissements.

Dans ce présent tome si l'on découvre de nouveaux pays, l'univers se développe peu, on a toutefois une inspiration fortement nordique qui se détache et le côté inquisiteur avec l’Église de Bebbionh se densifie au fil des chapitres. Avec le voyage entreprit par Kadvaël l'auteur nous fait découvrir tout de même de nouvelles villes, mais elles sont plutôt survolées, et l'on découvre également un royaume mais celui-ci aurait pu être plus travaillé en profondeur.

L'Enfant Sacré occupe peu de place dans le début du récit, et ce n'est que vers la moitié de l'histoire que l'on le suit réellement dans sa quête de lui même. L'on assiste à ses harangues sur l'idéologie humaniste ce qui permet de mieux s'approprier le personnage. Marianne occupe quand à elle comme dans les tomes précédents le devant de la scène, la prêtresse devient de plus en plus puissante. Havoc est un peu plus en retrait que précédemment il faut attendre le reconquête de Gaëlys pour le voir en action. Il nous apparaît d'une manière plus réfléchie que précédemment et sort de l'archétype du guerrier nordique. Les deux jumeaux sont assez peu présents, œuvrant dans l'ombre. Quand à Gordred et Garan, ce sont eux qui évoluent le plus en ouvrant les yeux sur les exactions de l’Église de part les individus qui sont à sa tête. Les deux personnages sont tiraillés entre leur devoir et leurs idées. Le machiavélisme de Benedig, devenu Grand Ajusteur de Conscience , devient omniprésent et aux complots succèdent les tentatives d'assassinat sur les souverains des royaumes que l'on découvrent un peu plus.

Avec les harangues de Kadvaël la deuxième partie comporte quelques longueurs mais le final épique où l'on retrouve presque tous les protagonistes principaux gomme cette impression. Un dénouement intéressant car avec la séparation des personnages le prochain tome s'avère plus ouvert.

Avec un récit prenant, à la fois dense mais au style clair et simple l'on n'a qu'une seule envie, celle de lire la suite.