La paix
de Jean-Claude Carrière

critiqué par Nav33, le 16 août 2017
( - 76 ans)


La note:  étoiles
La paix absolue introuvable
Quand on ouvre un livre sur la paix , et bien qu'on se doute qu'il ne peut y avoir de recette magique , on espère secrètement y trouver quelques raisons d'espérer , ou du moins quelques pistes pour réduire le malheur du monde face au pire fléau constitué par la guerre. JC Carrière ne nous fait pas cette grâce et on referme ce livre en ayant perdu toute illusion , si jamais on en avait nourries auparavant.
La notion de paix est examinée sous toutes ses facettes , de tous les points de vue avec l'esprit brillant et l'humour même désespéré de Jean-Claude Carrière. Il y a l'histoire -principalement de la guerre - et la façon dont celle-ci est relatée. Au passage les va-t-en guerre de l'arrière en prennent pour leur grade. Notre illustre empereur , lui , a droit à une révision décapante des mérites que lui ont attribués un grand nombre d'historiens , écrivains , hommes politiques , hier et même encore aujourd'hui , dans les limites bien sûr de l'hexagone. A contrario , seuls un petit nombre d'hommes de paix ont été célébrés tels Gandhi ou Mandela.
Deux choses émergent par rapport aux dénonciations sur la guerre dont la lecture nous est coutumière :
1) D'une part nous vivons dans une grisaille ni-guerre, ni-paix. Dans les pays occidentaux nous subissons des actes de guerre sur notre sol , nous menons des opérations militaires à l'extérieur. Notre situation ne peut en rien se comparer à celles subies pendant les deux guerres mondiales.
2) La "paix" porterait toujours en germe de nouvelles guerres. Y aurait-il un besoin , une fatalité de la guerre inhérents aux sociétés humaines? Nous n'aurions même pas la possibilité de trouver la paix en nous repliant sur nous mêmes car le monde extérieur reviendrait frapper de toute façon à notre porte.
Voilà les quelques lignes directrices que j'ai personnellement retenues de ce livre.

Réflexion personnelle : quels enseignements pouvons nous retirer comme citoyen de ces constats et questionnements? Un fatalisme et une règle de non-intervention? Il faut bien sûr se garder du manichéisme , mais parfois peut-on rester les bras croisés , face au nazisme ou devant un génocide comme au Rwanda pour prendre des cas extrêmes?