Brefs aperçus sur l'éternel féminin
de Denis Grozdanovitch

critiqué par Nathafi, le 12 août 2017
(SAINT-SOUPLET - 57 ans)


La note:  étoiles
Décryptage complaisant
Au vu du titre, "Brefs aperçus sur l'éternel féminin", je me suis longuement interrogée sur ce que contenait ce livre, craignant le regard de l'auteur sur la gente féminine. Dès les premières pages, je me suis amusée.
Denis Grozdanovitch retrace le fil de sa vie, et les rencontres et/ou conquêtes qui ont jalonné son existence. Les filles qu'il évoque sont toutes différentes, et présentent tant de particularités qu'il y avait lieu, effectivement, de s'interroger plus avant et d'en compiler cet ouvrage. Des premiers émois, plutôt sensuels qu'amoureux, à la tentative de conquête affirmée, des histoires naissantes aux "vents" inavouables, l'auteur décrit physiquement et psychologiquement ces différentes femmes, de façon très respectueuse. Ce sont souvent des Déesses, des canons de beauté, l'une artiste recluse, l'autre cover-girl, ou encore aristocrate italienne en mal de modernité, elles brillent aussi parfois d'intelligence, de subtilité, ou jouent de séduction.
Les histoires, ou plutôt anecdotes, sont pleines de détails, certaines scènes offrent une grande perception visuelle. L'émotion, l'intensité, la poésie trouvent également leur place au fil des pages, sur fond d'humilité, car l'auteur se renvoie ses échecs ou son manque d'audace en pleine face. Une pointe d'humour parfois, une grande lucidité toujours, ce livre montre la Femme sous toutes les facettes ce qu'elle peut présenter, fatale, mystérieuse, instinctive, calculatrice, désarmante, provocatrice, directive, envoûteuse, sorcière etc... Et notre pauvre auteur, submergé de tant de complexité, essaie de décrypter les codes et de ne pas trop pâtir de ces expériences.
Il évoque par ailleurs longuement l'enfance, la petite fille, en étudiant "Alice au pays des merveilles" et les dispositions de Lewis Carroll à son écriture, ainsi que celles d'autres auteurs ayant mis en avant la petite fille dans leurs oeuvres.

Un petit passage pour méditer...

Le fin mot est ici lâché : le poète souffre d'avoir dû devenir une grande personne, "une personne qui a raison, une personne perpétuelle". Or le poète n'est-il pas celui qui, précisément, a su préserver l'âme de l'enfant dans le corps de l'adulte ? Et celui qui conserve cette intense nostalgie du vert paradis, n'est-il pas fatal que, lorsqu'il rencontre une petite fille "effervescente", il cherche maladroitement à lui signifier qu'au plus intime et au plus secret de cette grande carcasse qui est devenue la sienne, se dissimule encore un petit garçon tout à fait disposé à subir ses impertinences et à partager ses lubies ?