L'art de la vie. Karitas Livre 2
de Kristín Marja Baldursdóttir

critiqué par Marvic, le 5 août 2017
(Normandie - 65 ans)


La note:  étoiles
Artiste et mère
Karitas est maintenant seule. Toujours à l'écart des normes sociales, toujours partagée entre sa vie d'artiste et de mère, elle est maintenant grand-mère. Mais malgré la charge de sa petite fille Silfa, elle arrive enfin à Paris. Découverte émerveillée d'un autre monde, de vie, de chaleur, de douceur de vivre et surtout un univers artistique et culturel dense.
"J'étais prisonnière de l'enfant, dans une ville où j'étais venue chercher la liberté, me perfectionner dans l'art. Les enfants me suivaient toujours comme une ombre. Jalonnaient mon chemin. Malgré tout je ne les avais jamais choisis."
Le hasard des rencontres, de ses amitiés avec Elena, Yvette, sa volonté d'avancer permettront enfin à Karitas de réaliser son rêve de devenir une artiste  professionnelle et reconnue ; ainsi que de voyager de Paris à Rome, ou à New-York.
"Tu as suivi ton chemin, même si c'était un chemin de croix."

On retrouve une femme mûre toujours déchirée entre l'amour pour ses enfants, (sa petite fille dans ce tome), et sa passion créative.
Sur fond des revendications féministes (qui mettront du temps avant d'arriver à Reykjavik), la découverte de Simone de Beauvoir éclairant la vie de Karitas, avec une réflexion sur la place des femmes dans la culture islandaise.

Un livre aussi intéressant même s'il est un peu moins émouvant, car on retrouve les atermoiements de l'héroïne, en particulier avec Sigmar son mari, l'éloignement de ses enfants. Plus centré sur la carrière artistique. Avec toujours intercalées des pages sur ses œuvres, cette fois, écrites par des critiques ou sa petite fille, une analyse des tableaux.
J'ai néanmoins été gênée par la traduction, par cette façon dont les enfants appellent "mon vieux, ma vieille" leurs parents, une traduction que j'ai trouvée moins aboutie, avec des erreurs désagréables (hideur?) alors que c'est le même traducteur que pour le premier tome.