L'Homme des bois
de Pierric Bailly

critiqué par Christian Palvadeau, le 3 août 2017
( - 59 ans)


La note:  étoiles
Disparition
Le père de l’auteur, après 44 ans de travail, lors d’une sortie en forêt en quête de champignons, glisse puis chute d’une petite falaise et se fracasse au sol, trois mois avant son départ en retraite. Le corps n’est retrouvé que trois jours plus tard. Qu’il est difficile de ne savoir avec certitude ce qui s’est réellement passé. Alors l’imagination galope, on envisage le suicide et même une rencontre avec le kangourou échappé du zoo ! Pierric Bailly, son fils unique, doit gérer la situation, organiser la journée de l’incinération, trier un amas de vieux papiers. Il se penche sur l’histoire de cet homme ancré définitivement dans son Jura natal, ébéniste puis travailleur social et professeur de yoga, militant politique, un peu anarchiste, non-violent et doux, quoique parfois colérique, anti-nucléaire, aimant la nature et cherchant toujours à se cultiver pour combler ses lacunes. Il le regarde, l’examine, le détecte comme un père que l’on met à distance. C’est un court récit, pudique, où l’on sent l’affection d’un homme pour un autre, peut-être davantage que d’un fils pour son père, et qui ne se laisse pas déborder par l’émotion. Un style simple dont « une petite musique » n’est pas absente. Excellent.