Le barbare du 7e jour
de Richard Wright

critiqué par Tistou, le 2 août 2017
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Richard Wright se trompe.
Au dos du livre, cette assertion de Richard Wright himself :
« Je crains que les lecteurs n’abordent ce roman en se disant que c’est la façon dont un noir voit les blancs. »
Quand je suis tombé là-dessus, ayant fini l’ouvrage, j’ai mis du temps à comprendre que Richard Wright était … noir ! Et écrivain très engagé dans la cause, qui plus est. Mais, ne m’étant pas documenté sur l’auteur avant de commencer la lecture du « barbare du 7ème jour », la réflexion m’a paru complètement incongrue ; rien dans le roman laisse à penser que l’auteur est un activiste noir (activiste au sens « qui agit »). Absolument rien. Richard Wright se trompe donc dans son appréciation. Elle aurait tout à fait sa place au dos de « Une faim d’égalité » par exemple, OK, mais là ?
Il s’agit d’une étrange histoire, de la descente aux enfers de Erskine Fowler, un cadre d’une compagnie d’assurances, persuadé d’y être indispensable et qui se fait débarquer un peu sauvagement. Perturbé, il rejoint son appartement et l’enfer s’enchaîne inexorablement, suite invraisemblable de hasards foireux, de mauvaises décisions et de fautes à « pas de chance ». On pense irrésistiblement à un Kafka, à Hitchcock aussi …
Il va passer en un temps record de cadre débarqué à tueur, sans trop le faire exprès d’abord, consciemment ensuite. Un magnifique engrenage fatal, ça oui. Mais où Richard Wright a-t-il vu que le lecteur se dirait que c’est la façon dont un noir voit les blancs ? Où donc ? Là, mystère et boule de gomme.
J’ai dit que c’était une étrange histoire dans la mesure où le démarrage, la partie durant laquelle on le voit se faire éjecter de son poste n’a pas un rapport évident avec ce qui va suivre (l’engrenage fatal). Disons que ce départ était dispensable.