Vladimir ou le vol arrêté
de Marina Vlady

critiqué par CC.RIDER, le 28 juillet 2017
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Un poète
En 1967, dans un théâtre moscovite, Marina Vlady fait la connaissance de l’acteur, auteur-compositeur-interprète Vladimir Vissotsky. Elle est alors mariée et mère de trois garçons issus de deux unions différentes. Lui est dans une situation similaire mais avec deux enfants. Cela ne les empêche pas de tomber follement amoureux et de tout abandonner pour vivre ensemble. L’ennui c’est que Marina Vlady est une actrice de renommée mondiale qui a toute latitude de circuler partout dans le monde sans pouvoir s’installer durablement en Union soviétique alors que son amant, poète détesté par le régime mais idolâtré par le public, n’a pas le droit de sortir du pays. Le couple doit vivre caché et Marina faire des allers et retours incessants entre la France et la Russie. Tout se compliquera rapidement avec l’alcoolisme et l’addiction à la morphine de Vladimir…
« Vladimir ou le vol arrêté » est un témoignage en forme de déclaration d’amour à un artiste à la carrière météoritique. Les astronomes d’un observatoire de Crimée baptiseront d’ailleurs de son nom une nouvelle planète découverte entre les orbites de Mars et de Jupiter. Au-delà du côté sentimental et passionnel de cette liaison qui ne dura qu’une douzaine d’années, le lecteur découvrira surtout les tracasseries dans la Russie soviétique, les souffrances pour ne pas dire le calvaire de la compagne d'un drogué et d’un alcoolique en proie au mal de vivre sans oublier les plaisirs d’une existence de nantis passant d’un pays à l’autre, d’un palace au suivant, dans les endroits les plus chics et les plus romantiques de la planète, notre actrice ayant réussi à extraire son poète de sa prison à ciel ouvert. Intéressant et instructif même avec le recul du temps. De nombreux poèmes de Vissotsky agrémentent ce texte, écrit comme une adresse au disparu, qui donne envie de mieux connaître cet artiste tout à fait original.