Le noyau blanc
de Christoph Hein

critiqué par Dirlandaise, le 23 juillet 2017
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Les malheurs de Rüdiger
Un chargé de cours à l’université de Leipzig se voit refuser l’emploi de professeur à plein temps qu’il convoite depuis des années. Le département de lettres manque cruellement d’argent et compte tenu de l’âge de Rüdiger Stolzenburg, bientôt la soixantaine, tout espoir d’avancement dans sa carrière s’avère illusoire. Pourtant, l’homme aime son travail plus que tout malgré le salaire de misère dont il doit s’accommoder, l’obligeant à tout calculer et à couper dans tout ce qu’il peut afin de pouvoir arriver à joindre les deux bouts. Parallèlement à sa carrière, Rüdiger poursuit un travail passionnant en rédigeant une biographie de Wieskern, librettiste et topographe ayant travaillé pour Mozart. Malheureusement, personne ne s’intéresse au personnage et le financement nécessaire à la réalisation de son œuvre est quasi impossible à trouver. Pour ajouter à ses soucis, le fisc lui réclame un arriéré de plusieurs milliers d’euros, argent qu’il ne possède pas, ses parents ont besoin de lui pour déménager en maison de retraite, sa fille le contacte après plusieurs années de silence pour lui réclamer de l’argent et sa compagne du moment lui fait quelques misères. Ajoutant à cela une tentative de fraude à son endroit et quelques autres malheurs plus ou moins graves.

Avec humour et une pointe de cynisme, Christoph Hein dépend le quotidien d’un chargé de cours désargenté aux prises avec une foule de problèmes et de préoccupations l’obligeant à déployer toute son énergie et sa ruse afin de parvenir à maintenir la tête hors de l’eau. J’ai apprécié au plus haut point ce roman écrit de main de maître par un auteur talentueux dont l’écriture précise et dense ne va pas sans me rappeler celle de Philip Roth mais heureusement, les scènes de sexe pénibles et inutiles dont est friand Roth nous sont épargnées ici. J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman. Un auteur que je retrouverai avec bonheur prochainement.