Frédéric et Bernerette
de Alfred de Musset

critiqué par Alceste, le 19 juillet 2017
(Liège - 62 ans)


La note:  étoiles
Pittoresque arrière-plan
Dans la veine des Comédies et Proverbes, cette courte nouvelle conte une romance douce-amère entre deux jeunes gens, une « grisette » un peu volage et un jeune homme modeste et naïf, chez qui on pourra trouver plus d’un trait de Musset lui-même.

Le plus classique des écrivains romantiques narre tout cela d’un crayon sec, d’une plume alerte et sobre. Mais les nécessités de la narration n’empêchent pas de livrer certains détails de la vie quotidienne au début du XIXème siècle. Ainsi de la manière de se divertir en société : les deux amants sont en promenade à la campagne avec un couple d’amis. Mais le temps tourne à l’orage : on trouve refuge dans un moulin où la meunière « sacrifie sa basse-cour » pour leur donner à manger. La pluie se prolonge, que faire en attendant ? Pas de cartes à jouer chez la meunière. En l’absence de toute forme d’écran, il faut avoir de l’imagination. Voilà pourquoi Bernerette a une idée : chacun des joueurs pose un sucre devant lui. Une mouche ne va pas tarder à voltiger devant eux. « Toutes les fois qu’un morceau de sucre l’aura attirée et fixée, celui à qui appartiendra le morceau prendra une pièce, jusqu’à ce que l’assiette soit vide, et alors nous recommencerons. » Le jeu les occupera paraît-il une heure durant.

Touchante simplicité des mœurs anciennes.