Qui va prendre le pouvoir ?: Les grands singes, les hommes politiques ou les robots
de Pascal Picq

critiqué par Colen8, le 18 juillet 2017
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Hilarante leçon d’éthologie politique
Autant la forme est drôle et facétieuse, autant la question posée est plus grave qu’il n’y parait. Menacés d’extinction par l’envahissement inquiétant de leur habitat naturel, les primates à commencer par les grands singes pourraient bien disparaître avant que l’on n’ait pris la mesure de leurs capacités cognitives, comportementales et sociales qui sont notre héritage sans doute possible. Pendant ce temps l’invasion des robots dotés de faculté d’auto-apprentissage, l’ensemble des objets connectés qui envahissent notre quotidien transforment les structures de nos sociétés dans le sens de l’évolutionnisme darwinien. Quand on parle de revenu universel il est moins question d’une assistance financière généralisée que d’une prise de conscience de la disparition massive des emplois de production en même temps que d’une telle concentration de la richesse dans la net-économie et le numérique qu’il faut nécessairement envisager d’autres formes de redistribution.
En arrière-plan de cette réflexion Pascal Picq fait référence non seulement à « La planète des singes » de Pierre Boulle (1963) ainsi qu’aux innombrables romans et films de science-fiction se rapportant au même sujet, mais il remonte à Machiavel, Hobbes, Rousseau, aux philosophes des Lumières, puis Marx et Engels qui se sont penchés sur le progrès social, qui ont théorisé l’aliénation imposée par les révolutions industrielles successives. En conclusion il exprime une inquiétude en apparence fondée devant l’archaïsme mental des dirigeants politiques professionnels qui a conduit à la situation tellement inédite que nous vivons sous ce nouveau quinquennat.