Lulo
de Hugo Poliart

critiqué par Deashelle, le 12 septembre 2017
(Tervuren - 15 ans)


La note:  étoiles
Erreur d'édition?
Une tueuse à gage versus l'enquêteur qui la poursuit... Non, on ne s'improvise pas écrivain! Vit-on désormais dans l'ère du mensonge et de la médiocrité absolue, Nabila, m'entends-tu? On se demande par quel tour de passe-passe cet opus est censé débusquer la médiocrité! L'écriture, surtout, est d'une pauvreté insigne.

Sur le fond, aucune invention, sauf à courir les destinations exotiques et prendre délibérément le contre-pied du serial killer classique en le transformant en femme fatale! Le vocabulaire est en grève, les dialogues totalement dénués de vie sont en berne et en double interligne s'il vous plaît ... pour mieux remplir la page! Parole de prof: la syntaxe omniprésente de discours parlé irrite et semble directement issue des réseaux sociaux, plus que le fruit d'un travail ou d'une recherche quelque peu littéraire! Les chapitres portent artificiellement les prénoms de personnages fortuits, pour la plupart, dénués d'intérêt! En prime, quelques copiés-collés sur la signification des prénoms rallongent la sauce insipide! Quant au développement psychologique des deux protagonistes, il est tout simplement navrant et vogue vaille que vaille au sein d'un amalgame informe de platitudes, de poncifs et de répétions... en séries bien entendu!

Après le premier testament, d'une brutalité sans nom, le deuxième, incontestablement invraisemblable et naïf, ne fait que revisiter du déjà vu. Comme si on n'avait pas compris! On est donc fort loin d'une écriture dite "chorale"! ...A moins qu'il ne faille lire ce navet comme l'exemple même des écrits des plumitifs que l'auteur condamne! Hélas, le second degré ne s'invite pas à la soit-disant parodie, si parodie il y a. Pauvre fruit! L'éditeur semble avoir, à l'inverse du thème développé, condescendu à publier un pur jus d'ingrédients insipides, à moins qu'il n'ait omis de faire lire l'ouvrage à un comité de lecture digne de ce nom. Le triste intérêt de ce livre est la mise en lumière de l'état moribond de l'édition de qualité, condamnée par le tout au profit. Jeu de dupes? Dans ce cas, un simple billet d'humeur aurait largement suffi! Le couplet répétitif de dame macho en diable, charnellement désaxée et justicière à la solde d'un parrain de l'édition... a vraiment tout pour déplaire.

Ni pamphlet, ni thriller, ni policier, ni 50 nuances de gris torride, la passion est franchement absente, Modesty Blaise où es-tu? Regrets éternels pour les neiges d'antan!
Hugo Poliart, le Nesbo belge 6 étoiles

Une histoire fastfood qui m’a fait penser à un roman de l’auteur scandinave précité et qui a pour seule vocation le divertissement en tirant sur toutes les ficelles pour séduire un lecteur peu regardant sur l’aspect vraisemblable des faits, féru d’action, d’érotisme bon marché, voire, en deux mots, de récits faciles.

L’idée d’un éditeur d’éliminer de soi-disant écrivains en envoyant une tueuse, licenciée en droit, effacer les scribouillards dénués talents apparaît plus absurde que surréaliste.

Comme le souligne Deashelle, il y a une certaine contradiction entre le style simple de l’auteur belge et le message qu’il prétendrait diffuser, soit dénoncer la médiocrité littéraire.Certes, j’ai déjà lu et vu pire ailleurs, mais clairement c’est plus le fond que la forme qu’il faudra retenir de ce divertissement. On a tout de même de bons petits passages légèrement travaillés et quelques phrases qui retiennent l'attention.

Je ne prétends certainement pas m’être ennuyé, mais c’est certain, je ne me suis pas cultivé, comme il est agréable d’aller de temps à autre au Mac Do sans jamais pouvoir prétendre y avoir fait un repas gastronomique.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 17 octobre 2017