Bons baisers d'Hollywood
de Carrie Fisher

critiqué par Antihuman, le 15 juillet 2017
(Paris - 40 ans)


La note:  étoiles
Nouvelles du Front
Actrice gâtée et superstar pas du tout en toc, Carrie Fisher a écrit quelques livres où elle contait sa vie avec une certaine franchise, chose rare pour une vedette de son rang...
Ainsi, POSTCARDS FROM THE EDGE (ridiculement mal-traduit en français par » Bons Baisers Hollywood ») nous confie tout son long les démêlés d'une actrice avec la drogue et l'alcool qui finiront souvent en séjour en clinique psychiatrique avec aussi la nature de ses relations amoureuses ; le tout agrémenté d'un certain cynisme digne d'une parfaite célibataire...
Bien sûr, quelques passages sont un peu trop redondants et Fisher confond parfois ironie avec mièvrerie mais POSTCARDS FROM THE EDGE a le mérite de détenir une vraie fraîcheur entre ses lignes !

De plus, l'auteure décrit ici Hollywood avec une certaine force (ce qui fait d'ailleurs paraître à côté bien ridicule ces membres du show-business franchouillard voire communautaire...) dont l'enfer des castings et les auditions réalisés par des incapables professionnels juste payés pour humilier les acteurs. Ce qui réalise un bonus pas négligeable à découvrir, donc.
Et puis la personnalité de Fisher, sorte de néo-hippie californienne typique, fait merveille tout le long des chapitres même si le récit finit un peu abruptement sinon teinté de ragots assez anodins : il est malgré tout plaisant d'avoir à portée quelqu'un qui sait de quoi elle parle et qui n'est pas figée dans une posture martyre malgré ses gestes de petite-fille privilégiée.

Sans aucun doute, ses récits affleurent donc la pure vérité et également, la plume de cette princesse galactique via cette Suzanne Vale a le bon goût de préférer l'imagination à la réalité.

D'autant plus aujourd'hui où l'on sait comment a fini l'actrice et malgré ses piteuses défaites face à l'addiction.



résumé
Ça commence par un ou deux cachets. Contre le trac, le stress, le trac, le spleen... Et un beau jour, on se retrouve au service des urgences, avec un tuyau dans l'estomac. Puis dans une clinique de désintoxication.
Non, Suzanne Vale n'a pas voulu mourir. Au contraire, elle a essayé de vivre. De vivre moins mal. Comme tous ces junkies qui sont dans cette clinique; adolescents attardés; enfants gâtés d'une société décadente... Overdose est un mot courant à Hollywood.

Mais pourquoi ? Trente ans, la beauté, l'argent, une carrière d'actrice... Il faut croire que ça ne suffit pas pour être content de soi. Surtout quand on est intelligent. C'est peut-être ça, le problème de Suzanne Vale: comment se sentir à l'aise dans un monde dominé par le fric, l'aérobic, le cholestérol et la psychanalyse, quand on a le sens de l'humour et de la dérision ? De quoi flipper, non ?