Le Sang d'Aldésie
de Aurélie Genêt

critiqué par Goupilpm, le 22 janvier 2018
(La Baronnie - 67 ans)


La note:  étoiles
Univers 17 ième siècle.
Evy, qui a été abandonné bébé sur le seuil d'une chaumière du sud de l'Aldésie, apprend à quinze ans, par un soldat venue le chercher, qu'il est le fils bâtard du roi Charles. Sur les conseils de son père adoptif il prend la fuite, mais rattrapé et assommé il est emmené de force vers la capitale. Mais malgré la joie de découvrir enfin ses origines, l'adolescent va vite déchanté car en plus des humiliations subies il ne va pas parvenir à s'intégrer dans cette cour cancanière, frivole, comploteuse.

Avec pour postulat de départ une demi-quête identitaire cette fantasy intimiste s'avère des plus classique.

Le récit est essentiellement centré sur l'adolescent, les personnages qui évoluent dans son entourage immédiat, la vie à la cour et sa rencontre avec le bandit Soarte. Cette rencontre permet tout de même d’enrichir l'intrigue d'une orientation annexe.

L'auteure fait bien ressortir la vie à la cour où les courtisans sont au bon vouloir des humeurs du roi pour garder leurs positions acquises ou grimper dans la hiérarchie. Un monde où tout est basé essentiellement sur le paraître.

Les personnages s'avèrent réalistes, complexes et leur psychologie extrêmement bien fouillée. On n'a pas pas de mal à s'attacher à l'adolescent déraciné, c'est ce qui permet en sorte de maintenir le lecteur en éveil.

L'intrigue malgré une orientation annexe manque de profondeur, reposant seulement sur l'intérêt de découvrir l'identité de la mère de l'adolescent. Le récit malgré des rebondissements dans la vie d'Evy manque de rythme car il y a peut de moments d'action, l'auteure ayant privilégié la vie à la cour et les déboires de l'adolescent. Comme il est de coutume dans les fantasy intimistes et malgré des descriptions fort bien réalisées à certains moments le lecteur s'ennuie et à hâte de retrouver des passages plus dynamiques.

La plume de l'auteure est recherchée, travaillée mais très descriptive. Avec l’univers c'est le deuxième gros point fort du roman.

L'univers est très intéressant, bien documenté avec un fort potentiel mais comme l'intégralité du récit se déroule à la cour d'Aldésie et hormis quelques passages sur l'historique du royaume et des ses relations plutôt belliqueuses avec ses voisins, on ne sait rien de ce qui se passe dans le reste du royaume ou dans les royaumes contigus. Il est dommage que pour une fois que l'on évite l'éternel univers médiéviste, l'on reste sur sa faim.

Le dénouement reste ouvert, de mandant une suite car la dernière page fermée on ne peut échapper à l'impression que ce roman est une longue introduction à une série plus ambitieuse.