Trahir
de Helen Dunmore

critiqué par Monocle, le 12 juillet 2017
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
Le prix fort
Leningrad, les années 1950. Staline s'en donne à coeur joie : chacun s'espionne. Un sourire au mauvais moment peut vous envoyer au goulag ainsi que toute votre famille. La délation, la torture, la peur sont le quotidien. Et partout et encore cette haine des juifs. N'oublions pas qu'Hitler sur ce sujet était un enfant de choeur comparé au petit père du peuple !
Pendant la guerre, Paris a tenu à peine 40 jours face à l'envahisseur, Leningrad 900 ! Que dire de l'état d'anéantissement de la population ayant survécu au carnage ?
Andrei Mikhaïlovitch est l'un d'eux. Médecin il met un point d'honneur à être disponible, humain et compétent dans l'hôpital où il exerce.
Mais voilà qu'un jour, un collègue avec qui il entretient de tièdes relations s'empresse de lui refiler le dossier d'un jeune garçon souffrant d'un très grave cancer des os. Mais le patient n'est pas n'importe qui : il s'agit du fils unique d'un haut dignitaire, le redouté Volkov, celui-là même dont le seul fait de prononcer le nom provoque une onde d'inquiétude.
Et peu à peu le piège se referme sur Andrei et son épouse.

Helen Dunmore réussit un roman captivant, techniquement fluide et d'une écriture parfaitement adaptée. Une bonne traduction de l'anglais (ce qui est souvent le cas avec Mercure de France), une documentation fouillée et un sujet bien structuré donnent ici un résultat qui mérite des louanges.