Video games
de D. B. Weiss

critiqué par Clubber14, le 4 juillet 2017
(Paris - 44 ans)


La note:  étoiles
Game over
Présentation de l'éditeur

Adam Pennyman, employé d'une société Internet, ne se distingue en rien de n'importe quel autre employé de ce type. Ou presque. Adam a en effet une passion, les jeux vidéo, et une ambition, arriver au bout de son Catalogue des jeux obsolètes, le livre ultime sur les jeux d'arcade des années quatre-vingt. Plus que de simples distractions, Pennyman sait que ceux-ci ont fortement contribué à forger son identité. En les étudiant inlassablement, en essayant d'en extraire le contenu politique (Pac-Man comme symbole marxiste de l'insatiabilité du capital ?), voire philosophique, peut-être parviendra-t-il à savoir pourquoi et comment son existence a pu sombrer ainsi. Un jeu l'obsède en particulier, le fameux Lucky Wander Boy, et son légendaire troisième niveau qu'il n'est jamais parvenu à passer lorsqu'il était adolescent. S'il en était venu à bout, il en est persuadé, sa vie aujourd'hui serait tout autre. Très vite, ce jeu disparu va devenir une obsession pour Pennyman, qui, pour reprendre son destin en main, va partir à la recherche de Lucky Wander Boy et de son mystérieux créateur, Araki Itachi.

Avec Video Games, D.-B. Weiss a écrit le premier grand roman générationnel sur les jeux vidéo. Il nous offre au passage un tableau irrésistible des sociétés Internet et du monde des gamers et des geeks.


Mon avis :

"Il nous offre au passage un tableau irrésistible des sociétés Internet et du monde des gamers et des geeks" dixit l'éditeur !!! Alors là faut pas pousser. OK c'est l'éditeur et il ne va pas cracher sur son livre mais là c'est un peu fort de café. En général j'adore les découvertes de Sonatine, ils savent dénicher l'auteur anglo-saxon, parfois complètement inconnu du grand public, et le publient en français pour la joie de milliers de lecteurs. Mais là, franchement, je pense qu'ils sont passés à côté. Ce livre est certes décalé, il traite d'un sujet peu visité, les jeux vidéos et la façon dont ils peuvent construire un individu mais ce décalage est, selon moi, mal utilisé par l'auteur. Le personnage, Adam Pennyman, est complètement accro aux jeux vidéos obsolètes (il en écrit d'ailleurs un livre) et il va essayer de transformer sa vie en le fantasme qu'il a d'un jeu vidéo, un certain Lucky Wander Boy. Ce jeu vidéo l'a extrêmement frustré quand il était jeune et c'est par hasard qu'il va redécouvrir ce jeu et les plaisirs qu'il éprouvait en y jouant, dans sa jeunesse. Mais voilà, le problème de ce livre est qu'il est beaucoup trop caricatural. Le protagoniste, qui a presque trente ans, est un ado attardé, qui peut passer toute la nuit devant son jeu, relayant au second plan sa vie amoureuse mais surtout sa vie professionnelle. Il ne fait pas son boulot, ou le fait mal, passe sa journée à jouer sur la borne de jeu installée dans son entreprise et, bien sûr, ne se fait pas virer, n'a pas de compte à rendre. Bien au contraire, son boss lui file la gestion d'un projet de l'entreprise qui est, comme par hasard... quoi donc?? l'adaptation cinématographique de son jeu préféré !!!!! Bah voyons !!! Pennyman va dorénavant vivre entre rêve et réalité, met tout de côté pour se concentrer sur son projet, etc....

La fin est tout simplement grotesque, je ne la raconterai pas, au cas où un quelconque masochiste ait envie de lire le livre...