La forteresse des ténèbres T1 Les pêcheurs des Staerl
de Didier Gazanhés

critiqué par Goupilpm, le 1 juillet 2017
(La Baronnie - 67 ans)


La note:  étoiles
Excellente Dark-Fantasy
Pour avoir trouvé il y a dix-neuf ans un poignard sur la grève l'un des pêcheurs du petit village de Frok est à l'origine de l'apparition de deux étrangers tout particulièrement inquiétants. Le Mage de l'île qui découvre le poignard et ses runes étranges gravées sur la lame, envoie les trois jeunes hommes nés à cette époque, dont l'un est l'objet des recherches des deux Errants, sur le continent auprès de son ancien maître qui pourra traduire les énigmatiques inscriptions.

Dés le début du récit, l'auteur nous plonge dans un ambiance inquiétante qui monte crescendo au fil des pages. La menace sur le trio est permanente. Avec une quête pour découvrir l’origine de ce poignard, le postulat de départ s'avère assez simple. Rapidement de la menace qui plane on passe à l'action avec les attaques sur le trio et la course poursuite qui est engagée donne beaucoup de rythme à l'histoire.

L'univers de l'auteur, bien qu'assez classique, est très détaillé, notamment avec la découverte d'une partie de l'histoire de la Gamélie que le lecteur découvre en même temps que les trois jeunes protagonistes principaux. On retrouve bien sûr en toile de fond l'évocation d'un conflit ancien entre la Lumière et l’Ébène. Une éternelle lutte entre de Bien et le Mal très récurrente dans le genre. L'analogie avec le Trône de Fer peut-être soulignée avec un Mur gardé en permanence qui sépare la Gamélie des Terres Sombres. Avec des Elfes, des Nains, des Orques, des Fées comme nous l'annonce la quatrième de couverture on a certes un univers médiéviste Tolkanien, mais la qualité du récit nous le fait en partie oublier et l'on relève surtout les points issus de l'imagination de l'auteur, notamment au niveau de la faune et la flore.

Dans la troisième partie du récit, le Patriarche De Blanor complète plus profondément l'historique déjà abordée en décrivant les différentes Ères marquantes de la Gamélie qui ont marquées les siècle, immédiatement l'on ne peur que faire une analogie avec les Âges de Tolkien. Si l'on ressent dans le fond de l'histoire une forte influence du maître de la high-fantasy , il est également possible de relever une autre influence, moindre celle-ci, celle de la mythologie nordique.

Avec de nombreux événements et retournements de situation qui d’enchaînement en laissant peu de répit au lecteur, aux quels il faut ajouter des combats bien dépeints la dynamique de lecture est excellente malgré les passages narratifs de l'historique.

On s'attache rapidement aux trois jeunes pêcheurs, même si au départ leurs traits de caractères ne soient pas évidents à discerner. Mais ils évoluent au fil du récit, chacun d'eux développant des caractéristiques propres. Même si au début on les sent dépassés par ce qu'il leur tombes sur les épaules, on les découvre responsables, désireux de bien faire tout en restant dans des réactions toujours crédibles.

Le seul personnage féminin attire immédiatement l'empathie du lectorat par un passé difficile et la rupture dans sa vie. De part la réaction misogyne des moines à l'égard des femmes elle n'a pas beaucoup l'occasion de s'affirmer mais l'on sent chez elle beaucoup de potentiel qui devrait rapidement apparaître dans la suite de l'histoire.

La présence de la petite fée qui représente la part en magie apporte une note légère à un récit assez sombre qui oscille entre la hight-fantasy et la dark fantasy.

Avec un univers certes classique mais bien développé, une histoire addictive, des personnages travaillés, une montée de la tension maintenue tout au long du récit et des thématiques abordées qui sont aussi d'actualité, l'auteur nous offre un excellent premier tome qui devrait plaire aux adeptes du genre.