La danse du mal
de Michel Benoît

critiqué par Goupilpm, le 10 juillet 2017
(La Baronnie - 67 ans)


La note:  étoiles
Thriller mystico-ésotérique très moyen.
Alors qu'il effectue des recherches dans une mosquée de Sanaa, un professeur allemand découvre une cache datant de l'ancienne synagogue qui se trouvait avant l'édification de la mosquée. Parmi un grand nombre de parchemins, il découvre un coffret contenant douze rouleaux écrits en nâzoréens et qui remettent en cause l'écriture du Coran ainsi même que celle du prophète.

En parallèle on découvre frère Nil, qui ne rentrant pas dans les critères de son ordre monastique, est envoyé à Rome pour y étudier la théologie. Une rencontre va modifier sa vision de l'église, celle du frère Georges, un moine d'origine nâzoréenne, et sous cette influence il va modifier la thèse qu'il écrivait attirant l'attention du Cardinal qui dirige les services secrets du Vatican.

Lorsque le frère Georges disparaît, il se rend au Liban pour aider la sœur de ce dernier à le retrouver, mais sans savoir que le Cardinal a dépêché à sa suite un membre d'une confrérie secrète de l'église ainsi qu'un tueur arabe, qui est en fait un djihadiste. Les deux hommes ont pour mission de s'emparer du rouleau pour permettre au Cardinal de modifier l'équilibre géo-stratégique des religions.

Bien que l'on soit plus habitué à la remise en question de l’église Catholique Romaine, ce postulat, à savoir que la religion musulmane serait directement issue du judéo-christianisme, n'a rien de vraiment original, car la majorité des thrillers du genre utilisent cette base.

L'histoire aurait pu être plus prenante à lire si l'auteur avait un peu plus développé le côté historique, l'on aurait aimé en savoir plus sur cette communauté, pratiquement inconnue du grand public, persécutée autant par les juifs que par les musulmans. A part dans les premiers chapitres où l'auteur ne fait que survoler le sujet on n'apprend rien de plus malgré la rencontre avec des membres de cette communauté.

Le côté suspense aurait lui aussi être plus intéressant, le côté thriller démarrait bien, mais dans la conduite de l’intrigue les rebondissements, plutôt nombreux, sont dans leur majorité téléphonés, trop simples ; le lecteur a souvent de l'avance sur l'auteur. Certes la dynamique de lecture est excellente, peut-être parfois un peu trop, car à maintes reprises on a l'impression d'avoir raté quelque chose. Mais non ! Le développement de l'intrigue nous parait bâclé, on a la nette impression que l'auteur était pressé d'en finir en utilisant des raccourcis.

L'on n'a pas non plus été captivé par les personnages. Soit ils se révélaient par trop caricaturaux comme le Cardinal ou le djihadiste, soit sans envergure comme le frère Nil qui ne fait que subir tous les faits sans presque réagir.

Au final, le lecteur se retrouve dans un récit qui manque d'épaisseur, et qui ne fait qu’apporter des désillusions tant sur le livre tant sur les messages que véhiculent l'auteur. Il est difficile de parler plus de ce roman car tout au fil des pages l'on a survolé l'histoire sans vraiment arriver à y entrer.