Justice Implacable
de M. A. Comley

critiqué par Goupilpm, le 27 août 2017
(La Baronnie - 67 ans)


La note:  étoiles
Romance et vie compliquée de l'enquêtrice trop présentes
Après un court prologue où l'on assiste en direct à une scène d'humiliation, de tortures suivies d'un meurtre, le récit se tourne directement vers l'inspectrice principal qui va mener l'enquête.

Et comme c'est un peu trop l'habitude dans ce genre de roman on découvre une femme en pleine crise conjugale, et l'on assiste même à un échange de coups entre les époux. Cette situation va être préjudiciable à la menée de l'enquête elle même puisqu’elle entrecoupe régulièrement le récit principal. L'on aura également le droit un peu plus tard à une scène de réconciliation qui se change à une partie de jambes en l'air où les détails ne nous sont pas épargnés. Puis tout au long de l'histoire les scènes de dispute reprennent, et l'on aura même droit à l'intervention de la sœur qui vient y mettre son grain de sel. Si l'on achète un roman policier, c'est pour suivre une enquête et non les heurs et déboires des personnages.

A la fin de la première dispute, Lorne, l’enquêtrice principale est appelée suite à la découverte par des jeunes gens pour la découverte d'un corps décapité dans la forêt de Chelling. Le début de l'enquête est plutôt bien mené, l'auteure n'omet pas de décrire le travail routinier d'un début d'enquête et la répartition des tâches, ce qui permet à l'équipe d'enquêteurs d'identifier rapidement la victime grâce au travail du médecin légiste et le recoupement avec le fichier des personnes disparues. Le début est bon même s'il se révèle tout de même un peu convenu.

Les meurtres se succèdent assez rapidement, tout d'abord ce sera celui de la sœur jumelle de la première victime alors qu'elle se trouvait au téléphone avec l'inspectrice. Une piste s'ouvre aux enquêteurs car il pourrait y avoir un lien, mais une troisième victime est découverte qui va obliger les enquêteurs à tout revoir. Bientôt l’enquêtrice va se voit adresser les trophées du sérial-killer, mais aussi très régulièrement ses appels téléphoniques. Avec ces éléments, peut-être un peu mécaniques l'auteur parvient à maintenir le suspense et à garder une certaine ambiance. On a également droit à quelques scènes du tueur avec ses victimes. Des scènes peut-être un peu trop édulcorées pour les amateurs de thriller plus intense. En effet ce n'est que part les constations du médecin légiste que l'on découvre le motus operandi du tueur.

Mais le récit principal est bien mené, au fil des autopsies une sorte de flirt s'ébauche entre l'inspectrice et le médecin légiste ce qui une fois de plus vient perturber la menée de l'enquête. L enquêtrice doit également faire face à l'arrivée d'un nouveau chef, des problèmes qui s'ajoutent à ceux déjà par trop nombreux.

Si le duo principal fonctionne bien il existe aussi au sein du groupe certaines tensions, ce qui n'arrange rien et l'on nage perpétuellement dans un climat malsain qui n'a rien à voir avec le côté sordide des meurtres. Si les rebondissements sont nombreux, et parviennent à maintenir le suspense jusqu'au bout, les tentatives d'apporter un certaine légèreté dans l'enquête par le biais d'une dose d'humour dans les échanges verbaux entre les deux protagoniste principaux n'est pas une réussite, peut-être un peu trop british.

Le dernier paragraphe avec l’apparition d'un personnage énigmatique nous laisse à penser que l'on a du rater quelques détails, ou est-ce simplement une accroche publicitaire pour nous inciter à acheter les enquêtes suivantes de Lorne.

La plume de l'auteure se veut plus tôt bonne, incisive à souhait dans sa partie enquête, la traduction est bonne, et dans la version papier les fautes d’orthographe sont quasi inexistantes ce qui est un point positif pour un roman auto-édité qui nous parvient de l'étranger.

Au final, une enquête intéressante, certes assez classique, mais la romance et le quotidien de l’enquêtrice empiètent trop sur le côté policier.