Meurtre en musique
de Kerry Greenwood

critiqué par Koolasuchus, le 21 juin 2017
(Laon - 34 ans)


La note:  étoiles
La musique n'adoucit pas toujours les moeurs
Pour résoudre le meurtre d'un chef de chœur que l'on a retrouvé étouffé avec des partitions de l'Elias de Mendelssohn dans la gorge, l'inspecteur Jack Robinson fait appel à l'unique et irremplaçable Miss Fisher. Cette dernière décide donc d'utiliser ses talents de chanteuse et s'infiltre dans la chorale pour démasquer l'assassin. Dans le même temps elle retrouve un ami de longue date, John Wilson, qu'elle a connu lorsqu'elle était infirmière durant la Première Guerre mondiale. L'ancien soldat est désormais l'assistant de Rupert Sheffield, un mathématicien talentueux, mais dont les activités de cryptographe durant la guerre lui ont, semble-t-il, attiré des ennemis jusqu'en Australie. Mais même si le sort du savant la laisse de marbre, Phryne Fisher craint que John finisse par être une victime collatérale et pour sauver son ami elle va donc devoir utiliser les nombreux atouts dont elle dispose et notamment en matière d'espionnage.

J'ai fait connaissance avec Miss Fisher grâce à la série télévisée adaptée des romans et j'avais beaucoup aimé ses enquêtes se déroulant dans le Melbourne de la fin des années 1920. Quand j'ai vu ce livre dans les rayonnages d'une librairie je n'ai donc pas hésité longtemps avant de l'acheter. Le gros point positif que j'ai trouvé lors de la lecture c'est que la série a vraiment su garder le ton et le charme des romans. Il y a bien sûr quelques différences sur certains personnages et le livre comporte des scènes d'amour plus explicites que ce que j'avais pu voir à la télévision, mais dans l'ensemble, et même si l'intrigue de ce roman n'a pas eu droit à une adaptation, c'est la même Miss Fisher.

Dans ce roman il y a donc deux intrigues en parallèle, le meurtre du chef de chœur et les menaces qui pèsent sur Ruppert Sheffield. Le meurtre est une enquête policière assez classique et qui réserve assez peu de surprises, elle est d'ailleurs souvent mise au second plan pour se focaliser sur des intrigues secondaires. C'est un peu dommage car les différents membres de la chorale sont plutôt intéressants et auraient mérité que l'on s'attarde un peu plus sur eux. Ayant de forts soupçons sur l'identité du coupable je n'ai pas non plus été étonné lors de la révélation, je trouve même étrange que Phryne ait eu autant de difficultés. Par contre en ce qui concerne l'immersion c'est plutôt réussi car l'on a très régulièrement des chansons intégrées dans le récit, de tous les styles et de toutes les époques, on sent que l'auteur a dû faire pas mal de recherches pour son ouvrage. En ce qui concerne les déboires du mathématicien et de son assistant on tend plus vers le roman d'espionnage avec ainsi plus d'action et une intrigue plus ambitieuse mais avec quand même quelques clichés. Il y a également une histoire d'amour, très belle certes mais également très mièvre, je ne m'y attendais pas forcément, heureusement que Miss Fisher et ses mœurs très libres pour l'époque sont là pour contrebalancer.

Honnêtement je reconnais que l'histoire en elle-même ne m'a pas renversé plus que cela mais le ton, l'ambiance et les personnages, Miss Fisher en tête évidemment, font que j'ai tout de même bien accroché à ce roman et qu'une fois plongé dedans il m'était difficile d'en sortir.