Moi et le diable
de Nick Tosches

critiqué par Tistou, le 15 juin 2017
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Remake du pacte Faustien.
C’est avec un peu d’inquiétude que j’ai attaqué la lecture de « Moi et le diable » tant ma précédente lecture de « La main de Dante », du même Nick Tosches, avait été pénible. Ce fut « moins pire » même si, et c’est un euphémisme, je ne me sens pas en adéquation de pensée avec le sieur Tosches.
Qui apprécie apparemment se mettre en scène dans ses romans. C’était déjà le cas dans « La main de Dante », bis repetita. Ou disons qu’il met en scène un écrivain bien vieillissant, Nick, vivant à New York. De la même manière qu’il fait intervenir dans des dialogues directs Keith Richards (le guitariste des Rolling Stones) ainsi qu’Olivier Ameisen (médecin français ayant milité pour la reconnaissance de l’efficacité du traitement « Baclofène » pour supprimer la dépendance à l’alcool). Si Nick Tosches s’inspire de son propre état mental et physique pour brosser celui de l’écrivain Nick, héros de ce roman, alors il est sacrément décati et bien rongé par l’alcool, d’autres substances, et une sérieuse dose de misanthropie ! De suffisance aussi et c’est ce qui me gêne le plus dans les personnages que met en scène Nick Tosches. Ils ne peuvent être sympathiques et ils sont très suffisants.
Ici Nick, écrivain au bout du rouleau physiquement, pense retrouver une seconde jeunesse en séduisant de toutes jeunes femmes (l’aura de l’écrivain !) et en ayant avec elles des relations qui dérivent rapidement de relations type sado-masochistes à la quête du retour à la jeunesse, à l’immortalité, en leur infligeant de petites blessures pour avoir le goût de leur sang. Il y aura même contact avec le diable …, à moins que … delirium tremens ? Nick oscille au fil du roman en réunions chez les A.A. (Alcooliques Anonymes) avec rechutes volontaires avec vins et champagnes à prix indécents. Bon … Ce n’est pas trop mon trip et j’ai regardé tout ça d’un œil torve, me demandant si vraiment il y avait du génie là-dedans comme Keith Richards, justement, l’écrit dans la quatrième de couverture : « Un sommet, par l’un des plus grands écrivains actuels. Tosches connait le diable comme personne … » Quant au New Yorker, il parlerait « d’œuvre délicieusement perverse ». Vous avez dit « délicieusement » ??