Quelqu'un à qui parler
de Cyril Massarotto

critiqué par Ddh, le 14 juin 2017
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Souvenirs, hier, aujourd'hui, demain
Quelqu'un à qui parler au téléphone ? Intéressant quand on se sent seul. Samuel est dans le cas, plutôt dans le blues.
Le quadragénaire Cyril Massarotto est né à Perpignan. Son premier roman, Dieu est un pote à moi, a été traduit dans quinze langues. Le second, Cent pages blanches, a été adapté en téléfilm en 2012.
Samuel vit seul. Il est papa d'un enfant d'un mois et demi mais ce fut pour lui une erreur. Il est seul et ce n'est pas son travail qui soit épanouissant puisqu'il est matraqué par Paul Détant, son patron. Côté sentimental : plat total, quoique Li-Na venue de Chine pour son entreprise ne le laisse pas indifférent ! Côté famille, il a perdu ses parents et sa mère décédée à ses dix ans lui manque. Heureusement, il y a Marcel et Marceline (les M&M's), les voisins du dessus qui lui sont aux petits soins. Il y a aussi le 68 50 41 35, un numéro de téléphone magique avec un destinataire hors du commun : lui-même 25 ans plus tôt !
Cyril Massarotto a plusieurs cordes à son arc : de l'humour avec ses blagues de potache, de la tendresse avec ses souvenirs d'enfance et ses amours et, surtout, une imagination débordante qui désarçonne pour le plus grand plaisir du lecteur.
Loufoque et plaisant 8 étoiles

Aujourd’hui, Samuel a 35 ans. Parisien, il vit seul, en célibataire ; voici bien longtemps qu’il n’a plus de petites amies. Son job de publiciste n’est pas folichon non plus et il déteste son patron, Monsieur Paul. Il attendait la venue d’un couple d’ami Marcel et Marceline mais ils ont un problème de santé. Passablement déprimé, il lui vient soudain à l’idée de sonner au numéro de téléphone fixe de son enfance. Ô surprise ! une jeune voix lui répond. Au fil de la conversation, il se rend compte qu’au bout du fil, c’est à lui-même qu’il parle, le Samuel (Sam pour les intimes) qui a 10 ans. Les jours suivants, ces deux-là se téléphonent. Une interconnexion va se créer entre le passé et le futur. Vient se greffer, dans cette histoire loufoque mais plaisante, deux histoires d’amour ; le hic, c’est que je déteste les histoires d’amour (p ‘têt que je ne suis pas normal, au fond).

Extraits :

- Les pizzas, c’est comme les femmes, y en a pas deux pareilles.

- Le petit moi a raison. J’en ai marre de tout ça, de ma façon d’être, de ma routine, de cette vie timorée, sans folie, sans frissons, sans rien. J’en marre d’avoir peu de tout, tout le temps, peur du changement, peur de prendre des risques, peur de souffrir, peur de voir autre chose, de faire autre chose.

Catinus - Liège - 72 ans - 3 novembre 2021