L'oiseau de feu
de Charlotte Gastaut

critiqué par Shelton, le 13 juin 2017
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Magnifique !!!
Comme vous le savez, régulièrement, je glisse dans mes bulles, c’est-à-dire dans les bandes dessinées dont je vous parle, quelques livres illustrés destinés plus généralement à la jeunesse. Enfin, de beaux livres sont destinés à tous et pas seulement aux enfants mais je pense que vous le savez bien… Parfois, il vous faut juste un alibi, alors si c’est le cas, vous avez juste à dire que vous allez vous offrir « L’oiseau de feu » de Charlotte Gastaut d’après Igor Stravinsky pour vérifier s’il pourrait plaire à votre enfant, votre nièce, votre filleul ou votre petit-fils… Après tout, personne ne viendra vérifier !

L’histoire du prince Ivan n’a aucune importance et personne ne soucie réellement de savoir si la princesse Hélène va bien être délivrée… Se marièrent-ils et eurent-ils beaucoup d’enfants ? Qu’importe et en fait un ou deux pourraient bien suffire sans que l’on soit obligé de collectionner les enfants… Enfin, sur ce sujet, je vais être un peu plus prudent ou mes enfants vont me poser des questions…

En fait, le conte russe de départ a surtout servi à Igor Stravinsky pour produire un de ses meilleurs morceaux de musique et sur cette musique, au fur et à mesure qu’elle était écrite, Michel Fokine a mis en place une chorégraphie qui n’allait pas laisser indifférent… Certains criaient au génie tandis que d’autres restaient hermétiquement fermés à une telle musique définitivement moderne, contemporaine dirait-on aujourd’hui…

Ok, je suis un inconditionnel ou presque d’Igor Stravinsky mais je ne suis pas dans une émission musicale et donc je vais revenir très rapidement au théâtre de papier ou danse de papier pour être plus exact !

En effet, Charlotte Gastaut a traduit son ballet sur papier mais comme la danse est un art en 3 D et que c’est un mouvement perpétuel et éphémère, elle a produit un livre en mouvement dont chacun pourra interpréter le mouvement à son rythme en suivant son propre tempo, voire même en écoutant la musique du grand maître…

Comment faire une image unique pour chaque lecteur ? Tout simplement en proposant des illustrations mais aussi des pages découpées – illustration en dentelle de papier – ce qui permet à chaque lecteur de jouer sur les ombres, la lumière, les effets… Assez magique que l’on soit lecteur ou lecteur pour un enfant…

J’avoue que je suis complètement séduit par ce type d’illustration et que cela transforme réellement chaque conte illustré en spectacle vivant avec des conséquences étonnantes pour les jeunes lecteurs qui ont le sentiment de vivre un moment très fort…

Alors tout cela nous ramène à tous ces livres illustrés, de la bande dessinée au conte pour enfants en passant par toutes ces magnifiques œuvres d’art : à chaque fois il s’agit d’une histoire racontée par le texte, le dessin, la voix, les effets spéciaux… Ces histoires font grandir les enfants mais aussi ceux qui leur racontent ces histoires… Donc, le livre fait grandir l’humanité tout simplement !

L’oiseau de feu de Charlotte Gastaut, aux éditions Amaterra, un beau livre à lire et faire lire, un livre à raconter et faire vivre…