darwin, bonaparte et le samaritain - Une philosophie de l'histoire
de Michel Serres

critiqué par Colen8, le 13 juin 2017
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Hymne à la douceur, utopie d’une nouvelle ère
L’improbable s’est néanmoins produit il y a des milliards d’années. Soudain sans qu’on ne sache le pourquoi, ni le comment ont émergé le vivant, sa diversité, ses structures complexes, fragiles et robustes en même temps. Plus tard avec l’apparition des humains a commencé l’entreprise de dévastation de ressources que l’on croyait illimitées. A prévalu très tôt un comportement prédateur des plus forts marqué par la violence. L’ère des conquérants, des grands empires, des puissants possesseurs d’armes et de richesses pourrait bientôt connaître son terme. Le pouvoir libéré n’aurait plus qu’à se répartir au profit de la multitude. Les valeurs douces de solidarité, de partage, d’éthique, le souci du bien collectif, la connaissance accessible au bout du doigt, ces valeurs donc, déjà largement répandues, ne demanderaient alors qu’à s’épanouir.
On peut qualifier Michel Serres d’esprit universel capable d’embrasser les champs de la science dure, ceux des humanités classiques, les sciences sociales, la philosophie, l’histoire, le temps et l’espace. Son écriture érudite sur le fond, simple et imagée dans la forme, ses phrases courtes et rythmées agrémentent la lecture de ce condensé de réflexions résolument optimistes. A la dureté du monde, à l’éternelle lutte de tous contre tous prônée par une minorité de forts, il serait temps d’opposer l’amour, la bienveillance, la solidarité, des vertus innées de l’immense majorité des hommes. Car plus souvent bons que mauvais, ils n’aspirent qu’à avancer ensemble main dans la main, à dépasser virtuellement les frontières territoriales ainsi que mentales, à privilégier le progrès de l’esprit sur le reste.