Se débarrasser du capitalisme est une question de survie
de Paul Jorion

critiqué par Colen8, le 4 juin 2017
( - 82 ans)


La note:  étoiles
La menace n’a pas disparu
D’autres intellectuels étrangers comme lui au dogme économique ultralibéral s’expriment déjà à propos de la menace engendrée par les pratiques désastreuses de la finance transnationale sur l’avenir de notre planète. Ici Paul Jorion parvient au même constat amer à partir d’une compilation de ses chroniques mensuelles publiées dans Le Monde depuis 2008. Les déclarations de bonnes intentions des plus hauts dirigeants politiques ont été vite neutralisées par les puissants lobbies qui ne laissent passer que des réformettes à la marge sans véritable portée. Il observe que rien n’a vraiment changé depuis la crise mondiale qui n’en finit pas de durer, hélas. D’un côté se trouve accaparée par quelques uns une part toujours plus grande de la richesse produite, de l’autre la pression pour s’aligner sur le « moins-disant salarial » et la disparition massive des emplois(1) du fait de la transition numérique qui contraint les chômeurs à accepter des salaires à la baisse, ont pour effet non seulement de creuser les inégalités, mais aussi de réduire la solvabilité des consommateurs. La limite une fois atteinte, trop de liquidités d’un côté qui ne trouvent à s’investir que dans la spéculation à l’origine des krachs à répétition, l’assèchement de la demande de l’autre, ce sera la fin de la partie, autrement dit la désintégration du système. Il devient urgent selon Paul Jorion de dépasser le capitalisme qui a montré ses faiblesses, en instaurant une Constitution économique mondiale. Celle-ci se mettra au service de l’intérêt général et non plus comme aujourd’hui au bénéfice exclusif d’une minorité de prédateurs tirant parti de leurs privilèges.
(1) Jusqu’à 50% en 2030 selon certaines estimations