Un destin très étonnant

Ce n’est pas la première des biographies consacrées à la Chancelière, et il y en aura d’autres. Quelques traits ressortent de ce portrait même s’il ne fait pas toute la lumière sur la personnalité d’Angela Merkel. Un dehors sobre, une attitude neutre, un contrôle absolu d’elle-même, une profonde intelligence apte à appréhender les situations complexes, pas mal d’humour, ont depuis le début servi une volonté de se dépasser et une confiance en soi capables de surmonter toutes les difficultés qui n’ont pas manqué en travers de sa route. Née en 1954 dans la famille d’un pasteur installé volontairement à l’Est elle apprend vite à gommer chez elle toute forme d’originalité qui aurait pu lui nuire par la suite. Brillante élève elle choisit la filière scientifique consciente d’y être moins soumise à l’idéologie dominante, et finit en 1986 par l’obtention d’un doctorat de physique (mention très bien).
La chute du mur qui lui permet de renouer avec la partie de sa famille maternelle vivant à l’Ouest, lui donne l’occasion de s’engager en politique sans à priori. Très vite elle est invitée à rejoindre la CDU d’Helmut Kohl qui soutient sa candidature après la réunification allemande. Elue députée au Bundestag fin 1990 la voici ministre en janvier 1991 puis vice-présidente de la CDU en décembre de la même année. C’est le début d’une ascension vers le pouvoir qu’elle occupe toujours en dépit des crises majeures internes et externes qui n’ont jamais cessé. Chancelière en 2005 elle devient la première femme et la plus jeune à occuper cette fonction. Très populaire en Allemagne dont l’économie se porte mieux qu’ailleurs, elle s’affirme comme dirigeante la plus en vue de la scène internationale au fur et à mesure de ses réélections en 2009, en 2013, bientôt en 2017.
Après le double échec en France et aux Pays-Bas du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen on mesure mal l’importance de son rôle pour en conserver l’esprit sinon la lettre dans le traité de Lisbonne adopté en décembre 2007. En Europe elle occupe une position centrale entre l’Ouest et l’Est, entre le Nord et le Sud. Parlant couramment russe elle ne craint aucunement Vladimir Poutine, l’ancien colonel du KGB en Allemagne de l’Est. Après la crise américaine qui déferle sur les banques européennes en 2008, suivie de la crise grecque son objectif est double : d’une part réduire les spéculations financières risquées qui nuisent à l’intérêt général, d’autre part faire advenir la règle d’or instaurant la stabilité budgétaire des pays de la zone euro.

• 

  Angela Merkel, une Allemande (presque) comme les autres [Texte imprimé] Florence Autret

  de Autret, Florence
  Tallandier
  ISBN : 9791021000971 ; EUR 6,99 ; 09/05/2013 ; 316 p. ; Format Kindle

  Go Amazon